nom complet— sarif
Prénom — mahidevran
Âge — vingt-sept ans
Région d'origine — esram
Localisation actuelle — zandor
occupation— chevalier de l'ordre ; le chariot (VII)
orientation — indéfinie
état civil— désintéressée
but dans la vie— traquer les déserteurs de l'armée. prétendre que la paix ne la terrifie pas.
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yeux — des prunelles d'un améthyste sombre, bordées de longs cils. un regard de poupée qui trouble et dérange.
cheveux — d'un blond doré, sa crinière est luxuriante, de lourdes boucles tombant au creux de ses reins. bien entretenue, elle est la marque d'une coquetterie qu'on n'aurait nullement supposée chez elle.
physionomie — d'une stature moindre, pas plus d'un mètre soixante, elle n'impose nullement physiquement. d'un coup d'oeil, c'est la douceur (traîtresse) qu'elle inspire, avec un minois aux traits juvéniles et une silhouette aux courbes pleines qui laisse comprendre qu'elle n'a rien d'une enfant. loin d'être fragile pour autant, les années ont fait de son corps un atout considérable : une musculature à peine dessinée mais néanmoins présente, lui offrant agilité et souplesse.
particularités— c'est par sa garde-robe que son excentricité se manifeste : la jeune femme aime les tenues légères, qui dévoilent autant qu'elles suggèrent. pas pour l'attention d'autrui cependant, ce n'est là qu'une façon détournée de reprendre le contrôle d'un corps qui ne lui appartient plus depuis longtemps, sous la forme d'une coquetterie vaine. elle ne prend ainsi que peu de soin de dissimuler sa peau bronzée striée de vieilles cicatrices à demi-oubliées, et que la population bienheureuse attribuerait de toute façon à ses prouesses sur le champ de bataille.
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pragmatique. méfiante. indolente. inexpressive. détachée. abrupte. sceptique. quelque peu sauvage. égoïste. toujours sur ses gardes. d'un laconisme acide. compétitive. excentrique. hargneuse. impétueuse. impudique. taciturne. vive d'esprit. cynique.
elle a le visage poupin et le regard brillant, douce enfant semblant presque perdue. s'y fier cependant serait une erreur, un faux-pas impardonnable.
inexpressive, elle trouble et fait naître moult questions, ces dernières restant la plupart du temps sans réponse. les émotions glissent sur elle, et s'oublient tout aussi vite qu'elles ont pu survenir ; les émotions sont pour elle un mystère dont elle ne possède pas la clef, quelque chose qui perturbe la machine bien huilée qu'elle est devenue au fil du temps. d'elle ils ont fait une arme, et une arme n'a pas besoin d'émotions. alors elle les repousse d'un haussement d'épaules indolent, d'un soupir ennuyé. elle prétend qu'elle n'en a que faire, alors qu'elle ne sait tout simplement pas quoi en faire. perdue au cœur d'un labyrinth qu'elle a elle-même bâtit.
du monstre, elle n'a ni l'apparence pas plus que la morale. très tôt, il lui a fallu faire un choix entre survivre ou devenir inutile, et sa vie, bien que ne lui appartenant plus réellement, fut son choix. prendre une vie pourtant ne lui apporte aucun plaisir, se vautrer dans le massacre aucun sursaut d'émotions ; le couperet tombe avec un pragmatisme presque indifférent, une nécessité plus qu'un désir. et pourtant, il y a quelque chose qui sait la faire vibrer, quelque chose qui trahit son impassibilité. si au front elle sut se démarquer par son efficacité sans fioritures, à l'opposé de l'exubérance du Pendu avec lequel elle partage le poison, c'est dans la traque autant de ses ennemis que des déserteurs qu'elle excelle, prédateur sans cesse à l’affût et sans pitié. ses sens sont aiguisés, son instinct affûté au possible, si bien qu'on en oublie son allure pourtant si inoffensive. la sous-estimer serait une grave erreur, et personne n'a jamais eu l'occasion d'apprendre la leçon — les morts n'ont pas de seconde chance.
face à sa condition et ce passé devenant toujours plus flou, elle nourrit bien plus d'amertume qu'elle ne saurait se l'admettre ; il y a aussi une rage sourde qui gronde à la surface, là, juste sous la peau et qui n'attend qu'une occasion de pouvoir se manifester pleinement. car si son indifférence semble s'étendre à ce qu'elle est devenue, ce qu'elle fait, il y a quelque part encore un sentiment d'injustice vicié par un cynisme acerbe.
quelle utilité ont des armes faites pour la guerre une fois la paix installée?trivia— la chasse est pour elle un hobby auquel elle ne peut s'adonner que très rarement. quand il s'agit d'animaux, du moins.
— si son allure n'a rien d'intimidant, son attitude à tendance à garder les gens à distance.
— ses armes de prédilections sont les dagues courbées et l'arc, le poison les rendant d'autant plus mortels.
— fascinée par les oiseaux de proie et autres apex prédateurs.
— difficilement provoquée, elle aime cependant les défis, se révélant ainsi bien plus joueuse qu'on pourrait le suspecter.
— apprécie les lieux en hauteur, l'appel du vide et les frissons qui en découlent. de ce fait, elle s'avère plutôt agile lorsqu'il s'agit d'escalader murs et bâtiments, afin de trouver la paix et le point d'observation parfait. et si certains diraient que c'est une façon de compenser sa taille, il n'en est cependant rien.
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Il avait suffit d'un refus pour voir un futur sans histoire lui être arraché sans y penser à deux fois.
À sa naissance, il avait été décidé qu'elle serait éduquée pour reprendre le business familial, faire honneur au nom des Sarif et faire fleurir leurs étals lourds de mille-et-unes épices. Un choix fait sans ce soucier des futurs désirs de cette enfant à peine née, sans imaginer une seule seconde qu'elle pourrait refuser de se plier aux exigences de ses géniteurs.
Jusqu'au jour où un
non catégorique fusa d'entre ses lèvres.
Tout au long de son enfance, elle avait été faite de surprises et d'imprévus, si différentes de ce qu'on attendait de la première née ; pas réellement une déception pour autant, Mahidevran s'était plutôt imposée comme une bouffée d'air frais dans un paysage stagnant, un changement bienvenu là où n'existait que conformisme. un renouveau qui finit par se faire de trop lorsqu'elle s'opposa aux souhaits de ses géniteurs, n'ayant ni l'âme mercantile ni le désir de s'enrichir. s'en suivit des disputes qui ne trouvèrent nulle résolution ni compromis, une amertume grandissante prenant place au sein de la famille ; là où d'autres auraient utilisé la force, ses parents préférèrent se concentrer sur un élément plus prometteur, en la personne de sa sœur. parce qu'ils avaient bien conscience que l'aînée ne plierait pas, et qu'ils ne feraient que perdre leur temps.
que faire alors? le ressentiment demeurait après tout, et la voir profiter d'une liberté qu'ils voyaient comme non-méritée ne faisait qu’accroître ce dernier. et quelle cruelle chose que d'avoir de telles émotions face à son propre enfant. une cruauté nourrie par la cupidité et le désir de succès, qu'importe son prix. le début d'une déchéance pleine de promesses de gloire sous couvert de la sécurité du Royaume.
enfant sauvage et pleine d'une vivacité impossible à brider, elle avait toujours été la bête noire des gouvernantes et tuteurs ; insaisissable et maligne, mener la vie à son entourage était devenu pour elle un jeu. un élément imprévisible, comme elle l'avait déjà prouvé plus d'une fois, un point noir dans le décor familial qui se voulait irréprochable — jusqu'à ce que ses parents finissent par lui trouver une réelle utilité. L'offrir à l'Ordre, pour le bien de tous mais surtout celui de leur réputation, effacer une tache disgracieuse pour qu'enfin son égoïsme soit pardonner. Elle n'avait que seize ans.
les huit années qui suivirent sont un flou teinté d'une clarté brutale, des pièces de puzzle ne s'imbriquant qu'à moitié. bien loin d'avoir réellement oublié, elle avait préférer réprimer les traumatismes, les enfermant à clefs au côté de ses émotions. un choix de survie, une décision d'un pragmatisme qui aurait probablement plut à ses parents — ces traîtres. sans broncher, elle avait subit, encore et encore, ruminant sa rage en silence ; créature farouche mais loin d'être stupide, il ne lui avait fallut que très peu de temps pour réaliser que se rebeller ne ferait qu'écourter ses jours, sans espoir de liberté. une liberté qui n'était qu'un leurre, la carotte au bout d'un bâton pour la forcer à avancer, ne pas lâcher prise.
d’indomptable elle était passée à taciturne, prédateur silencieux toujours tapis dans l'ombre ; pas un muscle en mouvement sauf nécessité, pas un mot ne filant entre ses lèvres. et la mort qu'elle répandait sur le champ de bataille se faisait prompte et sans appel, ses ennemis pourchassés jusqu'à épuisement avant de les achever sans y prendre aucun plaisir ; si la chasse faisait bouillir le sang dans ses veines, l'exaltait d'une façon inexplicable, la finalité restait une formalité exécutée avec pragmatisme et détachement, l'effet du poison quasi immédiat car ne cherchant par la souffrance.
puis la guerre prit fin.
avec l'instauration de l'armistice était arrivé un vide impossible à combler. chargée officieusement de se mettre à la poursuite de ceux ayant défilé leur devoir en désertant les rangs de l'armée, elle ne faisait qu'artificiellement prolonger son utilité, course effrénée contre l'échéance d'une vérité à laquelle elle se refusait de faire face.
qu'advient-il d'une arme lorsque la paix se veut définitive?
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lethie/letheia. j'ai toujours envie de dormir c la vi.
ft velvet, odin sphere