Quand le soleil tremble



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Quand le soleil tremble

Hippolyte de Bellevoy
Hippolyte de Bellevoy
Le Soleil
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(#) Quand le soleil tremble
19.08.18 15:46

Hippolyte de Bellevoy
RP n°1
❝ Ne charge pas tes épaules d'un fardeau
qui excède tes forces ❞
- Proverbe latin

Être le soleil.
C'est porter un fardeau plus grand que ses épaules.
Être un chevalier de l'Ordre.
C'est bien pire que le reste.

Hippolyte voit son statut comme un poison qu'elle doit porter jour et nuit. C'est sa seule raison d'en ore exister mais elle hait sa condition tant utile à la société. Oh... Elle l'aurait bien donné volontiers à qui la veut et pourtant, elle ne pourrait pas laisser ce poids à un autre,
Si lourd,
Si dangereux.
Pour être ce qu'elle est devenue, elle a dû passer par des épreuves bien éprouvantes et mortelles. Elle est passée de la vie à la mort à plusieurs reprises, elle ne savait pas de quel côté elle était à quel moment.
Cercle vicieux qui a duré presque quinze années. Son caractère, elle n'est même pas certaine que c'est la sienne, elle a été modelée.
Façonnée.
Comme Ils le voulaient.
Parfois, elle entend des voix, surtout quand elle utilise son don. Son don ?
N'est ce pas plutôt une malédiction ?
Dès qu'elle utilise, elle se sent brûler, trahie par son propre corps.
L'impression de suffoquer.
De se détruire.
De se perdre encore et encore dans un labyrinthe de douleur.
Lente agonie.
Cruelle Destinée.

Mais elle sourit.
Parce que c'est ainsi.
Parce que ses larmes ne doivent pas couler devant le commun des mortels.
Parce que c'est un ordre.
Parce qu'elle a été créé ainsi.
Protéger.
Mettre à l'abri.
Rassurer.
Ne surtout pas en parler.
Alors elle crie intérieurement,
Elle se sent étouffer.
Pourtant, elle paraît libre,
Libre de voyager ou elle veut.
Sans endroit où se poser,
Sans personne vers qui se tourner.
Seule mais libre.
Et pour ça, on l'envie.

"Attrape couillon", pensa-t-elle en lançant un galet dans l'étang qui lui faisait face. Et elle se recroquevilla, attrapant son visage entre ses paume.

Dans son silence tant espéré, elle entendait susurrer.
Brûle.
Ses sens éveillés ne pouvait pas prendre le temps de se reposer. Elle était toujours en alerte de peur d'exploser.

Il faut savoir qu'elle n'a servi, durant la longue guerre, que quatre années durant. Elle se souvient encore de la lueur qu'elle a aperçue quand ils l'onf fait sortir de sa pièce sombre.

"le soleil est mort. Tu prends la relève."
Elle se souvient des protestations.
"elle n'est pas prête à ça ! Pas maintenant ! "
Mais ils la furent sortir.
Arme vivante, des pensées plein la tête.

Dés qu'elle ferme les yeux, elle voit.
Tous ses gens.
Elle ne pense pas à ceux qu'elle a protégé.
Elle ne voit que les regards de ceux qu'elle a immolés. Elle ne voyait qu'eux.
Ils imploraient.
Elle n'avait qu'un ordre.
Elle devait le suivre. C'était écrit dans ses veines, dans tout son être. Comme ancré a l'encre permanente.
Elle aurait aimer hésiter mais son corps ne réfléchissait pas, il agissait.
Elle ne comprend pas son sentiment, elle devrait être fière d'avoir accompli sa mission, ils lui disaient cela et pourtant elle était rongée de remords. Rongée par la culpabilité d'être un être horrible qui ne pouvait penser par elle même.

Là, seule au milieu de ces bois, elle se laissait envahir par sa peine, sa colère.
Une rage la parcourait. Elle aurait aimer brûler. Se brûler. En finir avec cette calamité. Mais elle n'y arrivait pas.

Puis un bruit.
Les larmes cessèrent.
Elle se mit en garde. Droite.
Aux aguets.
Comme si tout cela ne s'était jamais produit.
Ne rien laisser paraître.
Prête à combattre.
Elle attendait.
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Druss Tharael
Druss Tharael
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(#) Re: Quand le soleil tremble
26.08.18 23:02

Druss Tharael
Druss n'aimait pas cet endroit. D'accord c'était une forêt, c'était toujours mieux que les grandes villes, du moins pour lui. Les oiseaux chantent en plus, toujours agréable ça. Le sifflement d'un Vouit qui s'enfuit à son passage résonne un peu plus loin sur sa droite, renforçant l'atmosphère apaisante. Seulement, pour qui sait regarder, le bois est tout neuf, du moins cette partie. Les arbres sont jeunes, le sol pas encore recouvert de mousse, permettant encore de distinguer les séquelles des conflits passés. Il sait ce qui s'est réellement passé ici. L'une des plus meurtrières d'après les archives. Il est né en même temps que celui-ci démarrait. Et il a beau ne pas être assez crédule pour croire aux signes, ce dernier était quand même assez gros pour être pris en compte.

Il s'était donc retrouvé dans cet endroit sinistre, selon ses critères bien sur. Impossible de savoir si c'était son lien avec les Ruchs ou sa sensibilité personnelle qui le mettait toujours mal à l'aise sur ces lieux où la mort était omniprésente, lui donnant l'impression d'être en permanence scruté par les âmes de ceux qui y ont trépassé. A moins que ce ne soit juste son esprit qui sombre lentement dans la folie, ce qui ne l'étonnerait pas. Et puis de toute façon, il avait toujours eu plus de sympathie pour les fous que pour la plupart des gens : eux au moins n'étaient pas dangereux pour leur espèce... et généralement plus sympathiques (ou en tout cas moins arrogants). Pas bonnes du tout ces pensées... Le fait de divaguer autant alors qu'il cherchait un endroit pour méditer.... le lieu devait trop le déranger.

Il continua donc sa route, espérant trouver un endroit où il ressentait moins la présence des morts. Raté. Celle ci était partout. Il commençait à douter du bien fondé de sa destination. Mais, lorsqu'il se dit qu'il allait faire demi-tour, il entendit un bruit, ou plutôt un sanglot. Bon ben il devait bien devenir fou. Ou alors les Ruchs lui jouaient encore un tour en lui offrant une nouvelle faculté, celle de ressentir le chagrin et les regrets des morts. Comme s'il n'était pas assez garni de leurs foutues malédictions. Quoique, les pleurs semblaient humains après tout. Le lieu devait sans doute trop lui taper sur le système s'il commençait à laisser partir aussi vite. Il s'approcha donc de manière discrète, et même très discrète. Eh oui, vivre en forêt et s'y nourrir nécessite un pas léger, si devenir végétarien n'est pas dans vos projets bien sur. Cela lui permit de s'approcher un peu sans trop se faire repérer.

La personne qui pleurait était une femme. Pas très vieille, mais ce n'était pas ça qui frappait. C'était plutôt l'expression sur son visage. A mis chemin entre une rage pure et une détresse ravageuse, c'était par sa violence qu'elle se caractérisait. Le visage semblait à deux doigts de se désintégrer sous la pression de l'émotion. On pouvait presque comparer cela à une rivière qui, trop longtemps coincée par un barrage, finissait par briser celui-ci et se remettre à couler avec fracas. Il prit alors la décision de se montrer. Se laisser emporter par ses émotions pouvait en effet mener à de nombreux excès, trop souvent nocifs pour la santé. Il arrêta donc sa marche silencieuse pour réadapter une démarche plus habituelle. Le changement fut radicale chez la jeune femme. Son visage se referma et elle bondit sur ses pieds, à la recherche de la source du bruit, à savoir lui-même. Il s'avança sans plus de peur, mais non sans grommeler :

Du calme gamine, ya plus d'ennemis depuis longtemps ici hein. Tu peux te détendre.

Puis il la reconnut. Il avait passé beaucoup trop de temps au contact de l'ordre durant la guerre qu'il ne pouvait pas se tromper : elle était le Soleil, maîtresse du feu. Pas étonnant qu'elle semble si prompte à exploser. Il avait toujours été persuadé que la magie finissait par déteindre sur son utilisateur. D'ailleurs, il n'avait jamais été d'accord avec la création de ce programme mais bon, cela avait été un mal pour un bien au final. Ce fut sur un ton plus doux qu'il reprit :

Qu'est ce que tu viens faire ici? A part des fantômes du passé ya pas grand chose tu sais.
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Hippolyte de Bellevoy
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Le Soleil
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(#) Re: Quand le soleil tremble
29.08.18 21:50

Hippolyte de Bellevoy
Quand le Soleil tremble
❝ Seul survit le coeur secret ❞
- Howard Butten

Une voix.
Celle d'un homme plus âgé.
Il avait déjà dû en voir des batailles.
Sans doute trop.
Plus qu'elle, c'était certain.
Hippolyte le reconnaissait, l'Oracle.

Il la somma de se détendre.
Évidence que même elle n'aurait pu détourner.
Elle souffla pour évacuer.
Prenant une pose moins offensive mais toujours formelle.
Elle était à la vue d'un citoyen, elle n'avait pas droit au relâchement de sa personne.

Qu'est ce que tu viens faire ici? A part des fantômes du passé ya pas grand chose tu sais.

Elle n'avait rien à répondre. Tout à cacher.
Il lui fallait pourtant trouver une explication à son arrivée dans la forêt des Songes.
Mais pourquoi?
Pourquoi cacher ce mal qui la rongeait à celui qui pouvait se prétendre au plus près des Ruchs?
Pourquoi cacher ces tourments si abruptes?
Pourquoi cacher ses doutes quand à sa place sur cette terre?
Fallait-il donc se taire à jamais?

Qu'est-ce que les Ruchs attendent de nous?

Sa voix était presque imperceptible, comme si elle voulait cacher cette réflexion, comme murmurer pour elle-même. Oh oui... qu'est-ce que les Ruchs voulaient réellement? Qu'en était-il de tous les événements passés? Était-ce le juste chemin qu'elle avait parcouru? Toutes ces questions se bousculaient dans l'esprit du chevalier de l'Ordre.

Visage tourné vers la cime des arbres.
Si haut.
Elle aurait aimé que ses mots se perdent dans le vent se faufilant dans les feuilles.
Elle aurait apprécié que ce soit le zéphyr lui-même qui lui réponde.
Un sourire à cette pensée enfantine se dessina sur ses traits.
La rendant plus douce.

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Druss Tharael
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(#) Re: Quand le soleil tremble
01.09.18 13:14

Druss Tharael
Le cœur de Druss se serra en voyant le visage de la jeune femme. Même si il le montrait peu, il restait quelqu'un d'assez empathique, et voir des gens souffrir ne le mettait jamais à l'aise. Mais là, c'était quand même un autre niveau. Surtout qu'il avait (indirectement) une part de responsabilité dans ce drame qu'était l'ordre. Même si c'était ses prédécesseurs qui avaient instauré ce système, il n'y avait jamais mis fin. Bien sûr il avait essayé d'y faire quelque chose, d'améliorer les conditions de vie et surtout d'entraînement.... Ce qu'ils faisaient subir aux gamins là bas.... Il ne pourrait jamais s'en remettre. Mais il n'avait jamais eu la volonté d'en faire plus. Et aujourd'hui, face à cette femme perdue il se demandait, si au final, le jeu en valait vraiment la chandelle. Pas le choix maintenant, il allait devoir assumer ses choix, en aidant au mieux cette jeune femme.

Manifestement, elle ne semblait pas prête à croiser quelqu'un. Sa posture digne, habituellement naturelle chez ceux de l'ordre, semblait ici bien artificielle. Déjà sa maîtrise du feu qui la rongeait? Il était intimement convaincu qu'utiliser la magie n'était pas gratuit. Il avait vu trop de chevaliers se faire consumer par leur pouvoir pour le croire. D'ailleurs, il se voyait bien, les Ruchs avaient tendance à le ronger de l'intérieur. Le problème c'était qu'un chevalier qui pète un plomb est un danger public. Menfin bref, elle semblait solide celle-là, pour le moment en tout cas. Même si là elle semblait dans une situation de troubles, que ses paroles à lui n'arrangeait pas, bien au contraire.

Finalement elle finit par parler... et par poser la question à laquelle il s'y attendait le moins, bien naïvement sans doute. Car après tout c'était son rôle non, d'interpréter la volonté des Ruchs. Leurs souhaits leurs plans pour un avenir forcément meilleur. Ou plutôt c'était comme ça que les gens le voyaient. Lui il préférait se considérer comme un homme comme les autres, ayant juste hérité d'on ne sait où le don de prévoir les ennuis et le devoir d'en faire bon usage. Pour ça qu'il était toujours étonné qu'on lui demande ce que les Ruchs voulaient. Il aurait bien voulu dire la vérité, qu'elles n'attendent pas grand chose de chacun.... ou beaucoup trop peut être. Mais ce n'était pas ce qu'elle attendait. Comme tout le monde elle voulait des réponses claires et définitives. Malheureusement ce n'était pas aujourd'hui qu'elle en aurait.

Il prit le temps de s'asseoir et de regarder le lac avant de répondre. L'eau l’apaisait toujours autant on dirait. A côté d'elle le Soleil semblait se détendre aussi, souriant un peu. Bien, ne pas avoir perdu cette faculté montrait qu'elle pouvait encore ressentir des chose. Puis il reprit la parole :

Tu sais, je n'ai jamais réussi à savoir ce que veulent les Ruchs. Je dois pas être un bon oracle je pense. Ou alors elles ne savent pas me parler. Mais ce qui est sur c'est qu'elles ne veulent que le bien pour notre monde. Pour ça que je continue à les suivre en fait.

Il s'interrompit quelques instants avant de conclure.

Ce que tu dois en retenir c'est que, à ma connaissance les Ruchs n'attendent rien de toi, si ce n'est ton bonheur. C'est ça qu'il faut en retenir en fait. Peut être m'enverront-elles un signe à ton égard, peut être non. En tout cas il n'y a qu'une seule entité qui peut vraiment savoir de quoi ton avenir sera fait, et cette personne, c'est toi.

Il finit sa tirade, enfin. Espérant ne pas trop l'avoir brusquée. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas autant parlé sans avoir de prédiction à annoncer. Bon il n'avait jamais été bon là dedans mais là c'était mauvais. Très mauvais même. Impossible de rassurer quelqu'un avec aussi peu d'éloquence et de paroles rassurantes. Mais bon, on ne pouvait guère en exiger plus d'un ours non?
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(#) Re: Quand le soleil tremble
24.09.18 13:37

Hippolyte de Bellevoy
Quand le Soleil tremble
❝ Seul survit le coeur secret ❞
- Howard Butten

Il vint s'asseoir.
Impassible bonhomme et prit la parole : ❝ Tu sais, je n'ai jamais réussi à savoir ce que veulent les Ruchs. Je dois pas être un bon oracle je pense. Ou alors elles ne savent pas me parler. Mais ce qui est sur c'est qu'elles ne veulent que le bien pour notre monde. Pour ça que je continue à les suivre en fait.

Le trouble parcourra tout son être.
Un oracle qui ne comprenait pas les messages des Ruchs. C'était pourtant son but, non?

Ce que tu dois en retenir c'est que, à ma connaissance les Ruchs n'attendent rien de toi, si ce n'est ton bonheur. C'est ça qu'il faut en retenir en fait. Peut être m'enverront-elles un signe à ton égard, peut être non. En tout cas il n'y a qu'une seule entité qui peut vraiment savoir de quoi ton avenir sera fait, et cette personne, c'est toi.

Le Soleil eut envie de rire.
Elle-même hein?
Vaste blague que voilà.
Elle qui n'avait jamais réellement pensé par sa propre volonté depuis la fin de "l'expérience".
Elle qui suivait sans broncher depuis déjà tant d'année.
C'était irritant.
Pourtant, que répondre à cet homme qui essayait chaque jour de comprendre, tout comme elle, son but?
Puis est-ce que le bonheur était seulement une chose qu'elle pouvait espérer? Ou était-ce simplement un mythe qui permettait à l'humanité de ne pas perdre le Nord? Et le bonheur pour un membre de l'Ordre était envisageable?
Ces questions lui semblaient absurdes.
Si humaines.
Elle resta encore un peu au centre de cet endroit, perdu au beau milieu des bois. A attendre que quelque chose se passe.
La dame n'avait de toute façon rien d'autre à faire.
Peut-être que l'Oracle aurait un message pour elle.
Peut-être...
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(#) Re: Quand le soleil tremble

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