ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère



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ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère

Etheldreda Veerle
Etheldreda Veerle
Citoyen


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(#) ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère
15.09.18 22:44

Etheldreda Veerle

VEERLE ETHELDREDA
❝ Elle simule, patiemment, parfois en faisant semblant on finit par se convaincre toute seule, mais parfois non. ❞
Ethel, née Etheldreda Veerle, est une jeune femme de 34 ans -depuis peu. Originaire d’Aglasse, elle a cependant vécu un peu partout en Aziel, surtout à Esram et réside désormais à Zandor. Elle possède et régit la maison close phare de Zandor, surnommé affectueusement “Le nid” par elle-même et ses filles. Elle ne fait partie d’aucune guilde; elle a déjà bien trop à faire avec son propre business. Célibataire endurcie qui apprécie cependant de partager son lit avec un peu n’importe qui. Elle ne souhaite qu’une seule chose : gagner de la thune et veiller au bien-être de ses protégées.
Vénale

Bon fond

Sérieuse
Impulsive

Protectrice

Grossière
Juste

Perspicace

Râleuse professionnelle

1m78 ✢ 75kg ✢ Très musclée ✢ Forte poitrine ✢ Cheveux long ✢ Blonde ✢ Yeux bleus ✢ De longs cils qui la gênent facilement ✢ Porte des lunettes pour lire ✢ Un tatouage sur la fesse gauche et un tatouage sur l’épaule droite ✢ Une cicatrice sur le côté droit de l’estomac

❝ Facilement obsédée par l’argent, elle est devenue redoutable en mathématiques
❝ Toujours très sérieuse et sur la réserve, elle reste cependant agréable à vivre et très gentille avec les gens qu’elle apprécie et ses filles
❝ Peut garder un calme olympien pendant son travail mais s’emporte très facilement en privée
❝ Jure plus fort qu’un péquenaud
❝ Règle un peu trop souvent certains conflits à coup de poings dans la figure
❝ Accro aux jeux de cartes, particulièrement le poker et le tarot, c’est une terrible adversaire -et une mauvaise perdante
❝ Aime ses protégées comme ses filles mais ne l’avouera jamais (même sous la torture)
❝ Lève le coude facilement surtout lorsqu’elle est en repos

❝ Ne peut avoir d’enfant suite à une malformation de son utérus. Plutôt pratique pour une ancienne prostituée
❝ Fait de la musculation tous les matins et tous les soirs avant de dormir
❝ Ancienne fumeuse, elle a arrêté car ça lui coûtait trop cher. Il lui arrive de fumer de temps à autre cependant
❝ Ses deux tatouages ont été fait sur un coup de tête et elle n’assume plus celui sur sa fesse
❝ Aime prendre soin d’elle et se maquiller
❝ N’a par contre aucun attrait pour la mode et se contente de vêtements pratiques qui présentent pas trop mal pour le boulot
❝ Ce qu’elle préfère chez elle : ses cheveux et sa poitrine dont elle est très fière
❝ Sait manier plus facilement les armes blanches que les armes à feu de par leur rareté autant que parce qu'elle trouve ça beaucoup moins pratique


“Attention où tu marches Ethel ! Tu vas finir par te casser la tronche en bas”

Une jeune demoiselle recula un peu, évitant de justesse une légère crevasse située à quelques centimètres de sa botte. Rigolant plus fort qu’un géant, cachée derrière un rideau de cheveux blond, elle les releva d’une main puis regarda une femme, debout sur le perron d’une maison faite de bois. “Pardon mama, je ferais gaffe !”

Un moment d’insouciance, de bonheur.
Un moment qu’Ethel ne pourra plus connaître aujourd’hui.

☽•☾

Ethel est née au fin fond d’Aglasse, la ville la plus froide de tout Aziel. Entourée de couvertures chaudes et duveteuses, sa mère l’a mise au monde dans un climat de panique et de tension. Effectivement cette dernière, bien en chair depuis toujours, n’avait absolument pas remarqué ni planifié la venue au monde de sa fille. Un déni de grossesse. Mais elle fut bien obligée de constater, au vu du crâne qui commençait à pointer son nez, qu’un petit être vivait là depuis 9 mois maintenant. Alors elle poussait, criait, hurlait même, insultant probablement tout ce qui était connu dans ce monde. Un homme, très grand et fortement musclé, tenait la main de la jeune femme avec douceur et surtout une forme d’angoisse. Il était d’ailleurs assez drôle de voir ce colosse trembler comme une feuille face à la furie rageuse de la jeune femme. Et pas n’importe quelle jeune femme : sa femme. Ou plutôt sa fiancée. Ses plans avaient été légèrement bousculés par l’arrivée de ce bébé car les deux jeunes gens avaient prévu le mariage six mois plus tard. Pour maintenant, ils devaient tous deux faire avec.

Au bout de douze heures de souffrance pour la maman, la petite Ethel vit le jour le 10 Ouvreglace, entourée par ses deux parents et une sage-femme qui arriva tant bien que mal presque trois heures après le début des contractions à cause de la tempête de neige. Ses deux géniteurs, émus jusqu’aux larmes, ne pouvaient plus lâcher leur petite fille des yeux. La naissance d’Ethel fût à l’image du reste de sa vie : elle n’était jamais attendue, mais à son arrivée, on ne pouvait plus se passer d’elle.

Elle vécut toute son enfance chez ses parents, entourée d’amours et surtout éloignée de la guerre. L’avantage d’Aglasse, autre que ses montagnes, c’est son climat. Personne, même très motivée, n’irait s’aventurer dans ces montagnes et encore moins par un temps aussi exécrable quasiment toute l’année. Et surtout, lorsqu’une troupe de gaillard peu tenté -et surtout profondément stupides- venaient à percer les chaînes de montagnes, ils étaient accueillis par des habitants souvent gigantesques et peu enclin à la discussion. En bref : elle eut une vie relativement paisible en comparaison au reste d’Aziel. Et cela lui allait très bien. Ethel se révéla être une enfant … Très vivante. Casse-cou, bagarreuse et grande-gueule, du haut de sa petite taille elle défiait même les plus grands. Elle se fichait bien de se prendre des coups, puisqu’elle les rendait au centuple. Et lorsque ces événements remontaient aux oreilles de ses parents, ces derniers … Lui donnaient une tape dans le dos en guise de félicitations. Sa mère, qui s’occupait de confectionner des vêtements chauds et adapté pour la vie en montagne, voyait sa fille comme son trésor. Il était rare qu’elle gronde Ethel, même lorsqu’elle le méritait. Elle se contentait d’un regard noir et Ethel se sentait déjà punie et mal dans sa peau. Et son père, qui s’occupait des bâtiments du village, voyait en sa fille une vraie petite guerrière. Il fallait qu’elle soit forte, déterminée, redoutable mais surtout juste. Alors Ethel devint forte, déterminée, redoutable, juste et … Assez grossière pour une fille de son âge. Mais ses parents firent avec.

Après tout, pour eux, c’était une énième marque de force.

Malgré tout, Ethel était d’une gentillesse à vous couper le souffle. Elle aidait tout le monde, en tout temps, s’oubliant parfois dans le processus. Du vieux qui n’arrivait pas à faire ses courses aux enfants qui chahutaient trop près d’un fossé, Ethel était toujours là où on avait besoin d’elle. Elle utilisait sa force pour autre chose que les bagarres et surtout, elle utilisait un peu plus sa tête. Et son cœur. Dans les maisons alentours, on l’appréciait malgré ses défauts. Certains adultes finissaient même par la trouver mignonne, car elle se donnait toujours à fond, un sourire sur les lèvres en permanence. Elle n’eut pas une éducation exceptionnelle à cause de l’épée de Damoclès qui régnait sur tout Aziel, mais elle avait ce qu’on appelle “une tête bien remplie”. Lorsqu’elle s’appliquait, elle faisait partie des meilleures. Lorsqu’elle avait la flemme, elle disparaissait même parfois de l’école. Mais elle avait ce quelque chose qui lui permettait toujours de s’en sortir auprès des professeurs : son charisme. Plus elle grandissait, et plus Ethel avait cette aura charismatique, cette âme de meneuse. Une meneuse ferme, juste, gentille, prévenante. Le genre de leader qui met tout de suite en confiance; deux sourires, un battement de cil et vous voilà conquis.

Puis Ethel grandit encore. Et son charisme fut rapidement accentué par sa beauté. Nombre de voisins se demandaient d’où elle tirait son charme. Oh, bien sûr, sa mère était la plus belle à ses yeux. Mais là où sa mère était petite, forte et blonde, Ethel était grande, élancée et blonde. Elle hérita aussi des yeux bleus de son père, complétant ainsi le tableau. Très rapidement, ses formes se développèrent et bientôt, les garçons de la ville ne la voyait plus réellement comme Ethel le garçon manqué, ou Ethel la bagarreuse. Cela ne l’empêchait pas de rester fidèle à elle-même; nombre de poings s’abattit sur le coin du visage des garçons qui essayaient de la toucher de trop près. Et cela la faisait rire. Elle se moquait de ces hommes qui cédaient si facilement à quelques morceaux de chair un peu former, les mêmes qui quelques années auparavant se moquait de ses bras musclés ou de sa chevelure qui lui arrivaient dans les yeux. Et elle en jouait, de cette envie qui leur rongeait le ventre, elle les menait par le bout du nez avant de les renvoyer d’un revers de la main … Ou du pied. Plutôt précoce par rapport aux autres filles, elle se fichait bien de ce que les adultes pensaient. Elle préférait jouer avec le feu ou se battre. Et elle maniait très bien ces deux aspects de sa personnalité. Tantôt charmeuse, tantôt féroce, mais toujours avec un bon fond. Bien sûr, elle se moquait. Bien sûr, elle riait bruyamment. Mais jamais elle n’aurait fait réellement de mal aux autres, même pour rire. Alors elle se contentait de remettre à leur place ceux qui essayaient de la blesser elle.

Et puis vint rapidement la crise d’adolescence. Ethel avait 14 ans. C’était jeune et déjà si vieux, dans un pays qui s'effondrait petit à petit. Qui ne demandait finalement qu’à revivre. Alors Ethel, petit séisme vivant, se transforma en une véritable tornade. Ce fût la première fois qu’elle voyait ses parents si en colère. La première fois que son père la punissait, la première fois que sa mère élevait la voix contre elle. Et bien que chaque dispute se finisse par un câlin collectif, Ethel continuait à faire les pires bêtises possibles, repoussant toujours un peu plus les limites. Elle expérimenta tout ce qu’elle pouvait tester, de la clope à l’alcool, des soirées aux excursions nocturnes, et bien évidemment le sexe. Elle avait 15 ans lorsqu’elle franchit le pas, un peu “comme ça” avec ce qui était à ses yeux le garçon le plus mignon du voisinage. Et surtout le seul qui lui parlait autrement que comme si c’était un homme ou une paire de seins sur pattes. Ils sont restés amis, longtemps, mais elle n’était pas du genre à se fixer avec quelqu’un. Elle préférait plutôt profiter de sa famille, malgré le chaos ambiant entre la guerre et son sale caractère d’adolescente. Elle aidait parfois son père en transportant ce qui était devenu trop lourd pour lui, et parfois sa mère en chassant pour lui rapporter de quoi fabriquer des vêtements. Un jour elle était adorable et celui d’après elle était ingérable. C’était le quotidien familial; son quotidien.

Et puis il arriva ce moment où Ethel voulait voir plus loin. Beaucoup plus loin. Elle rêvait de ce qui se trouvait par-delà les montagnes, par-delà la ville. Elle voulait tout voir d’Aziel et elle se moquait bien de se retrouver prise dans les feux de la Guerre. Elle avait cette envie d’ailleurs qui lui brûlait la gorge et la poitrine, qui lui donnait des étoiles dans les yeux. Oh, bien sûr elle n’était pas malheureuse, mais elle avait cette sensation qu’il lui manquait quelque chose. Elle ne voulait pas naître et mourir à Aglasse sans avoir eu l’occasion de voir d’autres paysages, d’autres villes. Alors très naturellement, peu après ses 16 ans, elle prit le premier linge qu’elle trouva, rassembla ses affaires les plus précieuses et s’en alla. Tout simplement. Avant de partir, elle laissa néanmoins un mot à ses parents ; elle était bourrin et entière, mais elle ne voulait pas que ses parents s’inquiètent pour autant. Quelques mots jeté sur un papier déjà bien usé par le temps : “Papa, maman, je pars de la maison. Je veux visiter tout Aziel. Je vous écrirais. Prenez soin de vous et ne vous en faites pas pour moi. Ethel”

Avec peu d’argent et beaucoup de détermination en poche, Ethel parcouru pendant plusieurs jours les alentours d’Aglasse. Le froid et la dureté des chemins n’étaient absolument pas des obstacles pour elle : elle avait l’habitude depuis ces seize dernières années. Ce qui fût le plus dur finalement c’était … La solitude. Elle qui avait toujours été entourée depuis sa naissance, par ses amis, sa famille ou même les habitants de son quartier, elle se sentait terriblement seule. Mais elle ne renonça pas pour autant, bien au contraire : elle souhaitait plus que tout au monde aller jusqu’au bout de ce voyage. Et elle y parvint. Elle visita entre autre Valderos et Zandor avant d'échouer à Esram. Littéralement. Affamée car elle n’avait plus d’argent sur elle, elle tenait encore debout mais le plus gros de ses forces venaient à lui manquer. Alors elle erra quelques jours dans la ville, tentant tant bien que mal de s'accoutumer à ce climat qui était radicalement opposé au sien. Finalement, elle fit la rencontre d’une dame, une dame qui dénotait un peu dans le paysage tout comme Ethel. Elle était grande, forte, et elle avait ce sourire carnassier un peu étrange. Elle proposa à Ethel de lui donner à manger si elle acceptait de la suivre. Ethel n’est pas du genre à se laisser convaincre facilement, mais si elle voulait vivre encore un peu il fallait faire un choix.

Elle accepta de la suivre.

Ethel comprit rapidement à qui elle avait à faire : pas besoin d’études coûteuses pour reconnaître une matrone de maison close. Certes, ce genre d’établissement était moins fréquent à Aglasse, mais quand même. Tout en mangeant tranquillement, elle écouta d’une oreille peu attentive le discours de la femme, nommé Madame Claude. A vrai dire, elle se doutait bien de ce qui allait se passer … Et cela lui faisait ni chaud ni froid. Elle avait besoin d’argent, de manger. Et si pour cela il suffisait d’ouvrir les cuisses, ça ne la dérangeait pas. Bourrine jusqu’au bout. C’est ainsi qu’à presque 17 ans, elle se retrouva à travailler pour Madame Claude en tant que prostituée. Pour elle c’était un métier comme un autre, un métier pas plus dévalorisant que celui de sa mère ou de son père. Pas plus que celui de la bouchère au bout de la rue ou du mécanicien un peu plus loin. Sa logique pouvait sembler simple, mais bien au contraire : tout travail mérite salaire. Elle resta plusieurs années à Esram et elle était un peu un genre d’attraction : une grande blonde aux yeux bleus, musclées et très ouverte d’esprit ça ne courait pas trop les rues. Elle avait ses clients réguliers, ses clients ponctuels qu’elle recroisait parfois lorsqu’ils revenaient de la guerre. Elle jouait aussi les gros bras pour défendre celles qu’elle considérait comme ses collègues.

Toutes les semaines, elle écrivait à ses parents. C’était un rituel important pour elle. Bien sûr, elle leur cachait ce qu’elle faisait comme travail; elle n’en avait pas honte, mais à vrai dire elle ne savait pas ce qu’ils pourraient en penser. Et elle refusait de les décevoir ou de les inquiéter, alors elle se tut pendant des années et des années. Quand elle le pouvait, elle envoyait de l’argent, des petits souvenirs, comme pour maintenir ce lien familial qui devenait de plus en plus ténu au fil du temps. Parfois, Aglasse lui manquait. Parfois, pas du tout. Madame Claude était dure, parfois cruelle, mais étrangement elle gardait une sorte de réserve avec Ethel. Peut-être parce qu’elle pouvait lui briser le crâne sans aucun soucis ? La demoiselle ne le sut jamais vraiment. Les années passèrent, sans vraiment d’événement marquants. Hormis un.

Ethel avait presque 20 ans et elle travaillait pour Madame Claude depuis maintenant presque 3 années. Elle avait un beau pactole puisqu’elle dépensait peu. Très demandée, elle avait fidélisé sa clientèle et elle n’avait même plus vraiment besoin de se construire un réseau -ce qui était une vraie chance. Mais alors qu’elle raccompagnait un de ses clients réguliers vers la sortie, elle eut une énorme douleur au ventre. Quelque chose d’horrible. Sur le coup, elle se demanda si elle n’était pas sur le point d’accoucher : après tout, cela pouvait arriver même si elle faisait très attention. Les douleurs ne se calmaient pas, rien ne venait, alors Ethel fût transportée à l'hôpital. Elle en ressortit une semaine après, une cicatrice d’environs 10cm sur le côté droit du ventre. La demoiselle … avait “simplement” fait un calcul à la vésicule, qui lui avait été retiré. L’opération s’était bien passée et les médecins lui avait garanti qu’elle ne garderait qu’une toute petite trace une fois que ce serait cicatrisé. Non, ce qui avait réellement surpris Ethel c’était la découverte qu’avaient fait les médecins. Lors de son arrivé, ces derniers pensaient -Comme Ethel- qu’elle était enceinte. Mais après examen, elle apprit que non seulement elle n’était pas enceinte … Mais que cela n’arriverait jamais. Malformation de l’utérus ; elle ne pourra donc jamais avoir d’enfant. Mais Ethel se contenta d’hausser les épaules lorsqu’elle apprit cela. Elle n’avait jamais prévu d’avoir d’enfants et tant que cette malformation ne l’empêchait pas de faire son travail, elle s’en fichait.

Elle ne dit jamais rien à ses parents, cependant. Mais au moins, elle pouvait se rassurer en se disant qu’elle ne risquait pas d’avoir de grossesse non-désirée. Cela ne l’empêcha pas de faire attention malgré tout. Elle reprit sa vie et son travail quelques jours après l’opération : Ethel était une force de la nature et ce n’est pas une entaille de rien du tout qui changera ça. De nouveau, les années passèrent. Elle retourna une seule et unique fois à Aglasse, lorsque son père tomba gravement malade pour la première fois de sa vie. Heureusement, il s’en remit sans trop de mal, mais il ne pouvait plus porter de charges lourdes. Alors il devint instructeur, formant les plus jeunes à prendre la relève et cela lui allait très bien. Ethel resta très évasive sur son travail, se contentant d’un “j’aide les gens pour leur faire oublier la guerre”, ce qui n’était pas totalement faux. Elle resta deux jours sur place avant de revenir; Madame Claude lui avait bien fait comprendre qu’il était hors de question qu’elle reste plus longtemps. Bien plus tard, Ethel mesura la chance qu’elle eut de pouvoir revoir ses parents au moins une fois. Et cela, bien malgré elle.

A 21 ans, Ethel commença à remarquer qu’il y avait de plus en plus de filles qui travaillaient pour Madame Claude. Des filles de plus en plus jeunes. Un peu naïvement, elle pensait que c’était des filles isolées, qui n’avait plus d’endroit pour vivre à cause de la guerre. Et surtout, Ethel ne les voyait pas très souvent, comme si elles étaient “cachées” aux yeux des plus vieilles prostitués de la maison. Jusqu’au jour où elle comprit tout ce qui se tramait : la vente des enfants, le fait que Madame Claude les obligeait à se prostituer parfois très très jeunes. Elle les frappait, leur faisait du mal volontairement. Ce fût la première fois qu’Ethel pleura de sa vie, non pas par tristesse, mais par colère et surtout parce qu’elle avait honte. Honte de n’avoir rien vu, de ne pas avoir réagi à temps. Ce fût également la première fois qu’elle se rebellait ouvertement contre Madame Claude, hurlant et tapant du poing sur la table. Le résultat fût sans appel : elle prit la rouste de sa vie. Elle fût tabassé et traîné par au moins quatre hommes ; il fallait au moins ça pour la maîtriser. Elle resta enfermée plusieurs semaines, isolée de ses clients réguliers et obligée de subir des passes sans qu’elle puisse dire non. Une fois sortie, Ethel semblait bien plus docile, souriante. Elle présenta même ses excuses à Madame Claude. Pendant un an, elle devint une employée exemplaire, comme si son caractère avait changé du tout au tout.

Mais en réalité, Ethel avait la rage au ventre et au cœur.
Elle voulait lui faire payer. Pas pour ce qu’elle avait subi, mais pour ce que les autres subissaient.
Elle, elle s’en remettrait. Mais pas toutes ces jeunes filles. Pas des enfants si jeunes.

Alors pendant un an, elle se lança corps et âme dans son travail. Elle eut énormément de clientèle en peu de temps, mais elle ne s’arrêtait pas pour autant. Pendant un an, elle planqua soigneusement de l’argent. Elle se fit un réseau parallèle, fricotant avec toutes sortes d’hommes et de femmes avec des compétences diverses et variés. Des marchands, des patrons, des voleurs … Tout ce qui pourrait lui servir un jour. Puis, à 22 ans, elle s’enfuit. Simplement et purement. Prenant toutes ses économies sous le bras, elle parvint à s’enfuir sans trop de difficultés grâce à un de ses clients qui était marchand -mais aussi voleur. Elle avait cette chance de pouvoir sortir de la maison de temps à autre et elle en profita pour filer. Elle traversa une partie d’Aziel, sous la protection de ce marchand puis de quelques clientes qui voyageaient énormément et qui l’aidèrent dans sa traversée pour ne pas se faire repérer. Elle arriva finalement à Zendor sans encombre, une fortune sous le bras et surtout pleine de rage et de colère.

La suite fût finalement plutôt simple. Elle s’établit à Zendor, se créant un nouveau réseau au fur et à mesure des années. Elle acheta un bâtiment abandonné depuis longtemps, qu’elle retapa. Au bout de deux ans, à 24 ans, elle était l’heureuse propriétaire de la nouvelle maison close de Zendor. Surnommée rapidement “Le nid”, elle n’eut aucun mal à trouver des candidates. La guerre faisait toujours rage et des jeunes filles abandonnées à leur sort dans la rue était devenu monnaie courante. Les années passaient, et “Le nid” devint l’un des bordels les plus appréciés de tous Zendor. De son côté, Ethel veillait de très près au bonheur de ses filles : elles avaient leur chambre attitré, des horaires, une paie plus de décente, un suivis médical, une protection en tout temps … Cela demanda du temps et de l’argent mais Ethel refusait de faire autrement. Elle voulait que ses filles soient à l’abri de personne comme Madame Claude tant qu’elles le désiraient. En parallèle, elle engagea des mercenaires pour régulièrement tenter de sauver ou de ramener les filles qui travaillaient pour Madame Claude : elle voulait les aider, ne pas les laisser dans cette endroit sordide et macabre. Parfois, cela fonctionnait et parfois les filles “disparaissaient” avant. Ethel vivait chaque échec comme une déchirure qu’elle ne pouvait pas se pardonner. Très dure envers elle-même, elle n’abandonna jamais. Oh, bien sûr elle eut plusieurs fois la visite de gros bras envoyés par cette mégère mais étrangement, leurs têtes finissaient systématiquement au fond des égouts. Avec le reste de leur corps. Ethel reprit l’entraînement, elle devint encore plus forte, plus déterminée avec l’âge. Matrone ferme mais juste, elle ne frappait jamais, se contentant parfois d’élever la voix. Et même ça, ça lui faisait mal.

Pour assurer le bon fonctionnement de son bordel, elle s’entoura de personnes de confiance. Elle connaissait tout Zendor, et tout Zendor la connaissait de près ou de loin. Elle restait intègre le plus possible, ne magouillant qu’en cas d’extrême nécessité. Elle ne voulait rendre de compte à personne, alors elle assurait ses arrières. Elle fit de la comptabilité sa nouvelle religion, et l’argent devint son vice principal. Mais c’était de bonne guerre : après tout, l’argent régit le monde. Elle ne voyait pas le mal à utiliser l’argent pour le retourner contre le système. Le reste lui importait peu : un mari ? Une vie de famille ? Pourquoi faire ? Hormis encombrer son esprit et son planning déjà si chargé. Et une famille, elle en avait déjà une; celle du Nid.

4 ans après la création de sa maison close, Ethel rencontra celle qui, aujourd’hui, se rapproche le plus d’une fille spirituelle. Zurya, qui se faisait appelé Gamgee désormais. Lorsqu’elle la vit la première fois, assise sur cette chaise face à son bureau, Ethel ressentit pour la première fois une vraie tristesse. Son visage était marqué par les horreurs qu’elle avait vécues dans sa vie. Et, surtout, Ethel la reconnu. Oh, bien sûr elle ne l’avait pas vu souvent, mais son visage et ses cheveux l’avait marqué. C’était une ancienne de la maison de Madame Claude. Et son sentiment fût confirmé en entendant son nom; Néroli. Ethel ne dit rien, un sourire triste sur les lèvres, puis elle prit Gamgee sous son aile, faisant tout son possible pour l’éloigner de son passé qui semblait bien sombre. Elle apprit par la même occasion que la demoiselle était une personne intersexuée, ce qui attirait quelques weirdos. Ce n’était pas difficile de deviner comment Ethel les accueillait : à coup de poings dans la mâchoire. Et puis un jour, elle eut vent d’un événement qui lui arracha un sourire satisfait : Madame Claude n’était plus. Sa maison avait brûlé et elle avec. Ethel organisa un convoi avec des hommes de mains pour rapatrier les jeunes femmes anciennement sous le joug de cette bonne femme pour leur proposer de venir travailler à Zendor. La plupart acceptèrent, d’autres préféraient rentrer dans leur famille. Ethel ramena les volontaires au Nid et, pour les autres, elle s’assura qu’elles rentraient toutes chez elles saines et saufs sans avoir à débourser une seule pièce. Elle savait que cela n'effacerait en rien leurs blessures, mais c’était le minimum qu’elle pouvait faire pour elles. Lorsqu’elle croisa Gamgee peut après les événements, elle vit l’expression de son visage et elle comprit. Alors elle frotta sa tête affectueusement pour la première fois depuis son arrivée puis retourna à ses affaires. Depuis, elle n’évoqua jamais ce qui c’était passé. Et surtout, depuis, Ethel et Gamgee partageait ce lien un peu spécial, comme une mère et sa fille.

Cela fait maintenant plus de 10 ans qu’Ethel vit à Zendor. Sa maison close est appréciée, autant par les clients et clientes que par ses protégées. La guerre étant terminé depuis un an maintenant, tout Aziel est en effervescence. De son côté, Ethel arrêta progressivement de donner de ses nouvelles à ses parents, perdant ainsi le contact avec eux. Aujourd’hui, elle ne peut qu’espérer qu’ils aillent bien. Quant à elle, elle assume et assure pleinement sa vie : elle a, certes, quelques regrets, mais elle fait en sortes de ne plus jamais en avoir un seul désormais.

Uh bonjour tout le monde *sweat*
Mon pseudo c’est Aleson, je viens ici parce que Bagh’ (la demoiselle qui joue Gamgee) m’a fait des puppy eyes et je suis faible. Sinon j’ai 25 ans et je suis bibliothécaire et PARDON C’EST PAS TRÈS INTÉRESSANT .w.
{Avatar ft. Olivia Armstrong, Fullmetal Alchemist}
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Gamgee Néroli
Gamgee Néroli
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(#) Re: ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère
15.09.18 22:46

Gamgee Néroli
SUKI DA YO @w@/♥️
(cet icon perso est le best)
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Ambre Beo'ke
Ambre Beo'ke
Cirque
Cirque


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(#) Re: ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère
16.09.18 9:50

Ambre Beo'ke
Coucou et bienvenue à toi ^^
Ton personnage est cool, hâte de pouvoir lire le reste. Bon courage d'ailleurs à toi et si tu as des questions, n'hésite pas ^^
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Saeed Kashîm
Saeed Kashîm
La Mort
La Mort


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(#) Re: ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère
16.09.18 12:50

Saeed Kashîm
Bienvenue !

L'avatar et l'icône de fin <3 (je suis très fan d'Agrretsuko alors j'approuve ehhe)

C'est une mère maquerelle bien badass qui se profile ! Bon courage pour écrire la suite :
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Etheldreda Veerle
Etheldreda Veerle
Citoyen


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(#) Re: ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère
16.09.18 13:04

Etheldreda Veerle
Olala merci vos messages me font super plaisir ;w;
J'espère que la suite (et fin de la fiche) vous ira ♥️

(Gamgee suki ~)
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Colette de Beaune
Colette de Beaune
Citoyen


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(#) Re: ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère
17.09.18 12:39

Colette de Beaune
Je te souhaite comme on dit la bienvenue dans la secte ! ♥️
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Destinée
Destinée
Maître du jeu


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(#) Re: ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère
17.09.18 15:49

Destinée
Fiche validée


Coucou ! Bienvenue parmi nous ! J’ai beaucoup aimé parcourir ta fiche, Etheldreda est une personne très intéressante.

Cependant, j’ai pu remarquer deux petites choses qui m’ont paru importante à soulignée :

- Les armes à feu existent mais sont tout de même très rare, une telle technologie semble peu accessible pour quelqu’un comme Ethel.
- Il peut faire froid à Aglasse mais malgré des hibernalis rudes la température peut y être assez agréable.
Rien de trop grave en somme, surtout aux vues de la qualité de ta fiche !


Tes compétences sont les suivantes :
ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère  Zmw0 ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère  Bpqr ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère  Doyb
Tu fais donc partie des courtisans, le plus vieux métier du monde.

Maintenant que tu es validée, tu vas pouvoir...
remplir ton profil ;
créer ton mémoire ;
créer ta gestion professionnelle ;
recenser ton avatar ;
recenser ta carrière
 Et bien sûr... t'amuser! ♥️



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Etheldreda Veerle
Etheldreda Veerle
Citoyen


ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère  Empty
(#) Re: ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère
17.09.18 18:20

Etheldreda Veerle
Merci énormément ETHEL ☽•☾ Avoir un enfant n'est pas la seule façon d'être mère  279051077
(j'ai fais au moins la modif' pour les armes et désolée pour Aglasse du coup TwT)
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