| | | (#) Le Monde - Shirin Dara | |  02.09.18 22:53 |
Shirin Dara  Shirin Dara ❝ Parfois, le chagrin est cru, fort ; le gémissement un loup au cœur d'une nuit d'hiver. D'autres fois, il se calme, maussade, attendant une raison - n'importe quelle raison - pour relever la tête et hurler à nouveau ❞ | Âge - 26 ans.
Origine - Esram.
Résidence actuelle - Quelque part sur une route ; cela fait longtemps que Shirin n'a pas connu de lit.
Profession - Chevaleresse de l'Ordre, elle occupe la place du Monde.
Statut - Shirin vit seule. Elle n'a jamais eu l'occasion d'être proche de quiconque. Mais maintenant que la paix est revenue, qui sait ? Il y a peut-être de la place pour une compagne dans sa vie.
Objectif - Profiter de la paix tant qu'elle dure ; réussir, à terme, à faire comme si rien ne s'était passé du tout.
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Distante
Taciturne
Désabusée | Irritable
Angoissée
Empathique | Gourmande
Protectrice
Solitaire |
Certains chevaliers de l’Ordre tirent une fierté à peine dissimulée de leur surnom : ils s’y attachent, l’épousent comme un vêtement, à un point tel qu’il paraît parfois difficile de différencier le rôle de celui ou celle qui l’endosse. Ce n’est pas le cas de Shirin. Aux inconnus, elle apparaît comme quelqu'un dont on ne se souviendra pas : jolie, conversant peu, on s'imagine à son physique que c'est une travailleuse manuelle, avant de se tourner vers quelque chose de plus intéressant. Ce n'est pourtant pas faute d'être une compagnie agréable. Les gens semblent simplement l'éviter, et elle ne fait strictement rien pour les encourager. Parfois, pourtant, lorsque la solitude lui pèse, elle s'entiche d'un groupe de personnes pendant quelques semaines ; elle les aborde, les accompagne un temps, et puis va voir ailleurs. Dans ces moments, et uniquement ceux-là, elle arrive à s'ouvrir. C'est une autre Shirin qui se découvre alors : une jeune personne souriante, amicale, qui mange comme quatre et triche aux cartes. Une personne irritable, aussi, qui n'apprécie ni qu'on rie d'elle, ni qu'on le fasse de celles et ceux dont elle a investi la vie, aussi ténu soit le lien qui l'unit à ces gens. Peut-être cherche-t-elle une famille, des gens sur qui compter. On le lui a fait remarquer plusieurs fois ; à chaque, elle a répondu non avant de disparaître, au matin, sans un mot d'au revoir. Dans ses moments de solitude, lorsqu'elle se trouve au coin du feu, isolée du reste du monde, il lui arrive de repenser à tout ce qui s'est passé, avant. Ces moments-là, elle ne les a jamais mentionnés à quiconque. Elle les range, sous clé, dans un recoin de son esprit. | 
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Parfois, lorsqu’elle désirait se calmer ou même s’oublier un moment, elle fermait les yeux. Et invariablement, elle retournait là-bas, dans la petite pièce tout au fond de sa mémoire. Ce n'était pas vraiment une pièce, pas même une ébauche de pièce. Le monde autour d'elle se contentait de s'effacer, et… elle s'y trouvait, simplement. Un vieil établi de bois sombre, deux chaises dont une percée, le tout suspendu dans une lumière dorée venue d'au delà d'une fenêtre qui n'existait même plus. Et il y avait l'odeur, bien plus vivace que tout le reste, de vieux bois, de sciure et de laurier. La jeune femme en était arrivée à se dire que même si l'ensemble disparaissait, l'odeur, elle, resterait. Pour l'heure, petit à petit, la pièce était bel et bien en train de s'estomper. De son propre aveu, ce n'était pas vraiment une mauvaise chose.
Que dire ? Shirin était née quelque part à Esram, dans une famille de menuisiers ; de sa jeunesse, elle ne se souvenait que de quelques instants fugaces. De sa mère lui revenaient le chatoiement d'une robe aux couleurs vives, des exclamations étouffées, et, de temps en temps, une sensation d'humidité. De son père, il restait encore moins : surtout les bruits de l'atelier. Parfois lui en revenaient d'autres, plus distants. Ceux-là ne venaient que la nuit, lorsque, seule, elle s’emmitouflait dans sa couverture et regardait le ciel. Ils étaient là lorsqu'elle dormait. Ils s'en allaient à son réveil, la laissant seule dans la brume du petit matin. Transie de froid.
S'il était quelque chose dont elle se souvenait mieux, c'était ce qu'elle avait fini par appeler des « problèmes ». La maison des Dara avait cela de particulier que, quelques années après la naissance de Shirin, elle s'était mise à attirer les accidents. Il n'avaient jamais été d'une ampleur remarquable : des chutes d'objets dans des pièces vides, de petits animaux que l'on retrouvait morts, dissimulés sous des buissons ; mais jamais rien de plus. Ils avaient une tendance à arriver en groupes, aucun très éloigné des autres dans le temps ; et puis tout s'arrêtait, sans que personne n'arrive mettre le doigt sur une cause. Lorsqu'on lui demandait, la fillette répondait inlassablement qu'elle ne savait rien ; qu'elle n'avait rien vu ; que, peut-être, c'étaient de petits êtres qui aimaient faire des farces. Les résultats de ses explications recevaient généralement un accueil mitigé. Malgré tout, la vie avait suivi son cours.
Jusqu'au jour où le grand problème était advenu. Elle ne se rappelait que de bribes de ce moment précis, celui qui avait traversé son monde au galop, foulé du pied les restes et reposé le tout en vrac. Le jour où elle… où elle en avait eu assez. Il y avait eu du bruit : beaucoup, beaucoup de bruit, et autant d'éclats de terre cuite que d'étoiles dans le ciel. Sa mère avait pleuré un temps. Des gens étaient venus pour exprimer tout leur mécontentement, en long, en large et en travers : qui allait leur fournir leurs meubles ? Il restait des commandes. Certaines personnes avaient déjà payé, et cher ! Avec le temps, ils avaient disparu ; lassés, sans aucun doute, les uns après les autres. Il n'était plus resté que la petite fille et sa mère. Et, bien sûr, la rumeur.
C'était la rumeur qui avait amené l'Ordre avec elle. C'était le rumeur qui l'avait enlevée, elle. Peu importe son avis ; peu importe si elle avait voulu rester. Ils étaient venus, tous autant qu'ils étaient, sur de grands chevaux gris ; il n'y avait pas de chevaux dans le village de la jeune fille. Ils avaient parlé longuement, entre eux, et un peu moins avec sa mère. Et ils étaient partis, elle et quelques autres enfants. Elle n'avait jamais revu ni sa mère, ni les gens sur leurs grandes montures. Elle ne se faisait pas d'illusions pour autant.
L'Ordre lui avait appris des choses : Elle n'était rien, ne valait rien. Elle ne faisait même pas une combattante valable : adéquate, peut-être, sans plus. Et elle était d'accord. Elle restait dans un coin, l'air absente, participait aux entraînements, et au reste, avec apathie. Et pourtant elle avait tenu, sans trop savoir pourquoi. Et quelque part le long de la route, elle était devenue douée. Elle avait même souri lorsqu'on lui avait rapporté son surnom ridicule… qui s'en souciait, du monde ? De son monde ? On l'avait lâché sur les routes, après sa formation. Là-bas, et ailleurs elle avait fait preuve de rigueur et d'efficacité : tout ce qu'on lui avait demandé, elle l'avait fait. Sans rien demander. Sans rien réclamer. Sans rien refuser. Tout cela semblait vague, à présent : quelque chose, près d'elle, qui lui murmurait à l'oreille sans prévenir, sans qu'elle puisse le chasser, ravivant des choses qu'elle aurait mille fois mieux préféré oublier. Shirin veut oublier. Tout. Ne plus rien laisser. Ce serait facile : on lui a enseigné à ne pas craindre ses choses là. Et pourtant…
Elle n'a jamais osé.
 | Hello ! Moi, c'est Jeyn, et Saeed m'a passé le lien du forum ! Mon avatar est Korra de Legend of Korra.
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| | | (#) Re: Le Monde - Shirin Dara | | 02.09.18 22:56 |
Saeed Kashîm |
| |  Destinée | (#) Re: Le Monde - Shirin Dara | | 02.09.18 23:13 |
Destinée Fiche validée
Tu. Elle. Je... aaaaaarg j'ai pas de mot. J'aime bien. Je voyage en lisant, tout n'est pas explicite mais on imagine. Le monde. Ce monde. Celui-là, j'ai envie d'en apprendre plus...  Tes compétences sont les suivantes : et tu fais partie des chevaliers de l'Ordre!
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