Ambiance lourde, presque suffocante. Nuit tombée depuis quelques heures déjà, mais des rayons aux couleurs changeantes. Un rouge sinistre à en faire pâlir plus d'uns. La ville qui s'offre ainsi aux gens, n'est pas l'Anthipre habituelle. Pourtant semblable, mais à des années-lumières de distance. Dans un univers alternatif où Halloween existe et ne fait que commencer.
Des corps au teint virant sur le vert, marchant sans réelle volonté. Comme de simples poupées vident, au beau milieu de cette cité et n'attendant qu'une chose... De nouvelles proies potentielles afin de les transformer en zombies. Elle se trouve dans une des nombreuses ruelles de la ville des découvertes et du progrès. Capuche rabattue sur son crâne, elle se cache derrière une grosse caisse en bois. Juste devant elle, une de ses créatures. Respiration se voulant quasi-inexistante. Aucun geste pour ne pas être repéré. Iris Luynes regrette vivement que de s'être réveillé cette nuit-là.
My voice is shaking Need you to know who I am Don't wanna waste it But I don't know if I can I'm feeling naked I just need you to see What I've been keeping Living half underneath
Triste ville. Triste vie. Je marche. Je titube au grès des ruelles. Mon fier sabre ne me sert plus guère que de canne pour avancer. Je porte une main sur ma bouche lorsque je vois un cadavre. Un autre. Encore. Toujours depuis qu’une étrange peste a frappé de ses cruelles flèches mes habitants bien aimé. L’odeur m’écœure. Je sens les larmes monter. Je me sens si impuissante. Je m’écroule. Non. Non. Non ! Je me relève. Je me tiens droit. Plutôt mourir debout que vivre à genoux.
« Laisse-toi aller. Abandonne. Jamais ! Jusqu’où irais-tu pour sauver ton peuple ? »
Un rire. Arrogant et fier. Il me tue. Il me brise.
« Donne-moi ton âme et accepte la beauté de la non-mort. Pour toi. Pour ton peuple… »
Jusqu’où j’irai. Jusqu’où j’irai pour sauver mon peuple. La question résonne en moi. Dans mon cœur comme une perfide comptine. J’ouvre les yeux sur la beauté que la voix veut me montrer. Vivre sans vie. Rester. Continuer. Vivre sans cœur pour l’éternité. Devant moi s’anime ma ville. Les couleurs laissent place à des nuances de gris. Le vent n’est plus que brouillard. La lune se pourpre de sang. Pourtant, la ville s’anime comme elle ne s’était plus animée depuis longtemps. Dans un spectacle décharné certes, mais vivant.
Alors… alors j’ai accepté. Transcendée par la beauté de la mort, je me suis livrée. J’ai crié. J’ai hurlé. Nouvelle reine ressuscitée. Avant de contempler mes mains livides de mes yeux ternis. Je ris. Accès de folie. De joie, je ne sais pas. Je contemple ma ville. Belle. Éternelle.
« Splendide… »
***
Des vivants ? Je les sens ! Je me dirige sur le balcon de l’Hôtel de Ville. Appelant mes citoyens. Décharnés charniers. « Des Mortels violent notre Cité. Trouvez-les ! Traquez-les ! Je les relèverai… Eux aussi connaitrons la beauté de l’Au-Delà. Eux aussi gouteront à la sérénité. »
HRP:
Colette version liche, ici. Le petite rire machiavélique, ici.
Vêtue de sa grande paire de bottes et d'un manteau sans manche, Fleur-de-Lys observe la marche macabre et disloquée du cortège plus bas. Sa capuche encadrant son visage pâle, la jeune femme déglutit ; dire qu'elle n'a pas peur, même là où elle est, ce serait mentir. Pourtant elle a conscience que, là, à la fenêtre du bâtiment où elle se terre, elle n'a aucun échappatoire si jamais elle se fait repérer. Enfin disons qu'elle ne donne pas cher de sa peau si elle choisit de sauter par la dite fenêtre.
Et quelqu'un lui a appris qu'il valait mieux risquer le danger et de pouvoir s'enfuir, que de préférer la sécurité et se retrouver coincer. Et c'est précisément pour ça que Fleur-de-Lys finit par descendre doucement les marches pour retrouver le rez-de-chaussée.
Sortir dans la rue principale semble être une mauvaise idée, elle opte pour la porte de derrière. La blonde fait en sorte de ne pas faire grincer le bois et sort à pas de loup ; elle connaît bien ça. C'est au détour d'une ruelle qu'elle aperçoit quelqu'un derrière une caisse. Et c'est sûrement pas un zombie qui s'amuserait à se cacher. Est-ce que c'est seulement capable de réfléchir, ces créatures là ?
Fleur-de-Lys s'approche doucement derrière elle ; elle risque de l'effrayer, c'est sûr. Et la bibliothécaire remarque la présence d'une de ces immondices juste devant la caisse. Attirer l'attention de cette personne -une femme certainement vu la carrure ?- serait risquer. Pour tout le monde. Alors elle reste à bonne distance, s'accroupissant pour passer la plus inaperçue possible. Fleur-de-Lys attrape un petit caillou qu'elle lance sans trop de force sur la personne ; juste assez pour qu'elle puisse le sentir, pas assez pour faire du bruit en retombant. Du moins elle l'espère.
Et Fleur-de-Lys murmure, comme dans un souffle à peine audible.
Par cette nuit froide d’automne, le sentiment d’un danger éminent émergea l’Empereur de son sommeil léger. Silence de mort. Quelque chose n’allait pas. Prenant soin de ne pas réveiller sa jumelle à ses côtés, homme quitta le lit et se couvrit de son armure avant de quitter l’auberge dans lequel ils résidaient temporairement. Une fois dehors, ce sentiment ne cessait de croitre. L’ambiance était loin d’être celle qu’il connaissait. Prudent, il parcouru les rues de la ville trop silencieuse à son goût. Soudainement, une créature fonça sur lui. De peu, il esquiva. C’était un homme. Non. Il était… différent. Mort.
Sans hésiter, Theron dégaina son arme et mit rapidement fin à cette attaque par ses talents d’escrimeur. Plus que facile. Cependant, il devina que cette créature était loin d’être la seule en son genre. D’autres vinrent à sa rencontre. Il les massacra. Une fois débarrasser de celles-ci, il brûla les restes. Si ce phénomène était dû à une épidémie, il valait mieux ne prendre aucune chance.
Ainsi il parcouru les rues et décima tous les cadavres ambulants qu’il croisa. Il devait trouver la source même du phénomène avant que tous les habitants d’Anthipre finissent avec le même sort que ces malheureux. Un de plus sur la liste, il décapita d’une main habile l’une des créatures. Celle-ci semblait avoir une attention particulière sur une caisse avant son arrivée. Sur ses gardes, il s’avança vers l’objet en question et aperçu deux jeunes femmes dans l’allée. De son ton froid et sévère habituel, il les interpella:
- Que faites-vous ici et ce, sans arme? À moins de vouloir finir comme ces créatures, je doute fortement que traîner dans les rues soit la meilleure des idées.
