de la rhétorique
de la rhétorique
de la rhétorisque
accoudée à sa fenêtre, un courant d'air frais fait s'éparpiller les quelques brides de chaleur propre à l'aestifer qui traînent encore au soleil. la saison passe, le temps change. et salome frissonne. elle n'aime pas vraiment les saisons à venir, loin d'être une période florissante, tant pour son commerce que pour ce qui l'alimente.
oh bien sur, si elle ne vivait que la vente de ses belles plantes, elle serait plus inquiète qu'autre chose.
cependant, c'est plus une question de confort qui lui fait faire la moue à son balcon. les gens passent en bas de chez elle, la journée se termine lentement, comme si le temps était paresseux et avait décidé de s'attarder lui aussi un peu plus au soleil.
demain la boutique serait fermée, elle avait des préparatifs à mettre en place - et une envie d'être un peu seule qui la tiraillait depuis quelques temps. d'ici deux jours, il lui faudrait se déplacer hors de valderos dans aller fleurir un banquet de mariage en province. salome avait les mariages en horreur mais ils lui rapportaient beaucoup d'arg-
« tiens, tiens... »
la tête penchée en avant, elle suivit du regard une silhouette qui était apparue au coin de la rue. un large sourire éclaira son visage. il restait encore un peu trop de monde pour qu'elle ne descende directement dans la rue en escaladant son mur - ses voisins seraient sûrement choqués. mais il lui fallait absolument attirer son attention.
il méritait amplement qu'elle l'agace.
il lui devait une vitrine et une robe.
et elle était tout à fait disposer à faire de sa vie un enfer tant qu'elle n'était pas sure qu'il soit rempli à ras-bord de douloureux regrets.
et le fait qu'elle s'ennuyait n'avait absolument rien avoir là dedans.
elle saisi un bulbe de tulipe sur le bord de la fenêtre, visa et tira.
autant vous dire que le projectile percuta sa cible avec une grande précision.
« bonsoir. »
elle fit un petit geste de la main, et un joli sourire.
