Durant le spectacle qui va suivre, tout le monde aura les yeux rivés sur les gens du cirque et leurs prouesses extraordinaires... Seulement, quelques personnes commencent à se sentir... nauséeuses. Enfin, un peu plus que cela. En effet, ce n'est pas qu'un petit mal de ventre qui les prennent aux tripes, ce symptôme est accompagné de vertiges et de sueurs froides peu agréables.
Ces personnes ne sont autres que trois membres de l'Ordre et un terroriste citoyen : la Tour, le Jugement, l'Ermite et Aminashkan Dessiny.
Je vais mourir . Je vais rejoindre mon défunt frère . Les mains de l’homme devant moi étaient puissantes mais d’une douceur à faire pâlir les fesses d’un nouveau-né. Tellement puissante que je savais qu’il pouvait me tuer immédiatement. Je ne pris pas le temps d’avoir peur qu’une autre camarade de mon futur bourreau prit ma défense, encore surtout la défense de notre belle fête d’armistice qui allait se transformer en un bain de sang.
Suite aux mots sensés de la jeune et belle demoiselle qui c’était interposé, l’homme lâcha mon visage, mon si doux visage. Il commença à déblatérer sa vision des choses concernant ses actes et l’armistice en général. Au moins il en avait dans le pantalon, je n’avais pas besoin de vérifier. Me regardant une dernière fois du haut en bas, l’individu s’écarta du reste de la scène. Nous nous reverrons pas vrais . Je vais devoir m'entraîner pour notre prochaine rencontre, quelle plaie.
Je soupirais de soulagement, remerciant d’un geste de la tête à celles qui avaient calmé le jeu. De vrais phénomènes ces chevaliers, heureusement qu'ils étaient de notre côté durant la guerre. Enfin bref, je pouvais enfin souffler, la troupe de cirque allait nous offrir une représentation, je n'allais pas manquer ça. Je me décidais à remettre ma chemise mais au moment où je voulais prendre mon précieux vêtement je fus pris soudainement de douleurs abdominales. J'avais également la tête qui tournait, il m'avait fait quoi ce chevalier... Ou alors c'est le pâtissier que j'ai défendu qui n'était pas si blanc....
« Putain. »
Calme toi Amina, reste droit. Mais comment je peux être calme... DANS UNE FETE OU ON VEUT VISIBLEMENT MA MORT. Je serrais les dents jusqu'à m'appuyer sur une table non loin, buvant un grand verre d'eau pour essayer de calmer mon estomac. Tout le monde se tournait vers le spectacle qui allait avoir lieu.
Quand à moi, j'étais torse nu, faible et au bord de l'évanouissement. Je tirais les habits de la personne la plus proche ne sachant même pas qui c'était. J'espérais juste que quelqu'un me vienne en aide. Je ne voulais pas mourir.
Car le monde sans ma moustache éblouissante, ne pourra pas survivre, il serait trop terne.
La troupe avait l'autorisation pour faire la prestation. Avec toute cette agitation, les doutes se glissent dans sa tête, semant petit à petit, un trouble sans nom. Seront-ils à la hauteur pour faire oublier les sombres événements. Elle ne doit pas y penser, il faut faire comme d'habitude. Ne pas hésiter, laisser la musique la guider dans son petit monde. Là où rien n'importe plus pour Ambre, autre que sa danse.
Après avoir quitté la chevalière avec une révérence, elle retrouve ses amis et collègues. Ils ne leur faut de là, que quelques minutes pour être prêt - la piste et toutes les sécurités ayant été installé la veille -.
Le maître de piste entre sur scène, accompagné des musiciens de la guilde des artistes - prêtant leur talent pour l'occasion -. Quelques notes basses commencent à se faire entendre, alors que le maître prend la parole.
"Prisonnières, prisonniers du temps, depuis combien de temps sont-ils là. Ils errent, tels des brebis égarées. La mort les rattrape peu à peu. Mais l'espoir subsiste encore dans le cœur des gens."
Entre alors les danseurs, acrobates, dompteurs, prestidigitateurs et comédiens. Têtes baissées, cachées par des capuches. Leurs mains sont liées par un ruban rouge. Certains, dont Ambre, n'avance pas totalement jusqu'au milieu de la scène. Faisant mine de tomber au sol, inerte... Vide de toute vie. Les autres continuent d'avancer avec tout autant de lenteur, relevant la tête et défaisant les liens les enchaînant. Tandis que le maître revient pour continuer son discours, ceux ayant les têtes bien droite, enlèvent leurs capes, les laissant aux bons soins de ceux en retrait. Qui quitte la scène en toute discrétion.
"Prenant les armes, les survivants se battent pour un monde meilleur. Un endroit où les rires raisonneront. Pourtant, la mort continue d'embrasser les hommes, les femmes, adultes comme enfants."
La musique change alors, se voulant plus dynamique. C'est aux acrobates et aux comédiens que d'user de leurs talents. Tandis que les acrobates offrent aux spectateurs un moment intense - jonglage, des sauts assez spectaculaires ect -, les comédiens se tiennent en retrait. Ils agitent les rubans rouges, faisant exprès de s'écrouler, d'avoir mal.
Ils ne voient rien de ce qui se passe autour. Du moins, du drame qui est en train de se produire pour quatre personnes. La représentation suit naturellement son cours.
(...)
"La guerre à présent finit, il est temps de laisser la place à la paix. Mais aussi à la fête retentissant dans le pays. Joie, des cris, des danses. Un royaume meurtrit, mais qui tente de s'unir, d'éclore de nouveau telle une fleur."
La musique est cette fois-ci signe de festivité. C'est à présent au tour des danseurs de montrer de quoi, ils sont capables. Ambre prend donc place sur la scène. Sautillant, elle vient donner quelques coups de tambourins en rythme. Elle enchaîne les pas, n'hésitant pas à se mettre avec des camarades pour offrir des duos colorés. Des couples qui se forment, l'amour... Mais aussi la crainte, la tristesse de la perte d'un être cher. Tant de sentiments qu'elle tente de retranscrire tout comme les autres de la troupe. Ils se donnent à fond jusqu'au bout. Un spectacle sur le passé d'Aziel ainsi que son présent.
Voilà ce que la troupe offre aux spectateurs lors de cet Armistice.
ft. Aminashkan Dessiny
Petites précisions:
Tout d'abord, désoler du pavé. Ne sachant pas si je devais raconter juste le passage d'Ambre, ou la globalité de la prestation... On va dire, que mon cerveau est aller cherché un peu trop loin. Normalement, il devait y avoir 5 phases pour la prestation, mais étant donné de la longueur, j'ai décidé de passer une partie. Elle sera toutefois disponible sous spoiler dans le post un peu plus tard. Étant assez maniaque, je viens "présenter" les cinq phases avec leurs musiques respectives sur lesquelles je me suis basée. Merci à Druss pour ses conseils (notamment la musique de guerre).
Si j'avais envie d'une soirée calme où tout se passerait comme prévu, c'était loupé. Tout semble en désordre et le léger brouhaha commun à chaque fête n'est qu'une illusion qui ne cesse de s'estomper. J'aurais peut-être dû rester à Zandor, préparer mon long voyage qui durera des mois et des mois, payer d'avance ma cotisation pour la guilde afin que je n'y revienne pas tous les mois. Mais non ; aujourd'hui, ça faisait un an que plus rien ne s'était passé. Pas de cliquetis rappelant le bruit funeste des épées, pas de bruit assourdissants nous remémorant qu'on était sans cesse en danger. Rien de tout ça. Juste des rires et de la joie que chacun transmettait à son prochain. Ça semblait si facile, dit comme ça, mais certains ont tout perdu et cherchent encore les choses qui leur appartiennent. J'aurais pu être dans ce cas-là, si j'avais perdu mes enfants en plus d'avoir perdu cette magnifique femme que j'aimais. J'ai échappé à la catastrophe.
J'avais ma mandoline rangée, prête à faire retentir le moindre son, mais j'attendais, encore, le moment opportun. Une seconde de calme – ce qui ne semblait pas se pointer – ou que les trouble-fêtes réussissent à se taire. Pour le moment, je garde l'instrument dans son étui. Et je profite du spectacle qui vient de commencer. Parce qu'après tout, c'était censé être une fête où chacun trouve sa place et discute avec des étrangers dans l'espoir de bâtir de nouvelles relations amicales. C'est presque en partie pour ça que je suis là aujourd'hui ; mais c'est aussi parce que j'avais enfin réussi à écrire une chanson sur l'armistice, un an après. Les maîtres de la guilde l'attendaient avec impatience, je ne sais même pas s'il y en a un ou deux qui est caché dans l'assemblée. Je n'ai pas envie de m'en préoccuper. Je regarde ce qui se passe devant mes yeux – jusqu'à ce qu'un étranger tire sur mon haut. Je me retourne doucement, pour voir quelqu'un qui semble prêt à tomber dans les vapes. « Hé, tout va bien mon gars ? » Je dis, tout bas. Je m'accroupis légèrement pour être à sa hauteur. « Reste calme, je suis là. Ça va aller. »
Je commence à déranger mes voisins, demander s'il y a un médecin – ce qui ne semble pas vraiment être le cas. Je leur demande de faire passer, et ça chuchote maintenant dans le troupeau. Je me retourne à nouveau vers lui. « Tu ne vas pas mourir. Si quelqu'un meurt aujourd'hui, ce sera considéré comme un acte de guerre. Personne ne veut rompre la paix si durement obtenue. Reste calme, d'accord ? Je suis à côté de toi. Tout le monde est trop préoccupé par le cirque. »
Facile à dire – difficile à faire. J'espérais vraiment qu'il n'allait pas tourner de l’œil pour s'évanouir.
La couverture pour bouclier et ce qu’elle pense être la solitude pour compagne, Trudi s’essaie à juguler sa panique. Respiration souillée de soubresauts, elle fait de son mieux, nymphe d’acide perdue dans le tourment de la peur. Elle n’aurait jamais eu droit à ce genre de chapitre lorsqu’elle servait fidèlement Wellington durant la guerre. Mais depuis son désengagement elle s’écroule peu à peu sur elle-même. Surtout en tels cas de figure.
Pourtant il lui semble qu’en laissant ses yeux clos un instant, en se concentrant sur ses pensées les plus stables, elle parvient à retrouver un semblant de maintien. Fragile, certes, mais mieux que rien. Alors elle se redresse, désormais sur les genoux, la couverture lui tombant des épaules. Où est le Soleil ? Sans l’intervention de l’astre, Trudi n’aurait jamais pu se sortir de l’impasse dans laquelle sa chute humiliante l’avait jeté. Elle doit la remercier. Ou au moins essayer.
Mais ce n’est guère la silhouette tant recherché que ses yeux rencontrent en premier. « … Vous êtes… ? » Souvenirs égrenés, repères absents. L’Ermite est plus perdue que jamais, maintenant qu’elle ne sait plus où se diriger ni comment faire marche arrière. Wellington sera-t-il déçu de sa bête ? Très probablement, songe-t-elle alors que cette pensée la terrifie.
Mais sa tête commence à la tourner alors même que ses pensées se faisaient plus noires encore ; impossible de se noyer davantage dans la honte et le désespoir. Son corps parait se retourner contre elle, la rendant une fois encore dans un état pathétique.
Sa tentative pour marcher se solde par un échec cuisant et elle tâche de coller ses mains, barrières de chair, devant ses lèvres tremblantes. Elle sent son estomac se tordre, la fièvre la gagner pour mieux la dévorer. Qu’était-il en train de se passer ? Au nom de quoi son self-control lui était une fois de plus a r r a c h é ?
My voice is shaking Need you to know who I am Don't wanna waste it But I don't know if I can I'm feeling naked I just need you to see What I've been keeping Living half underneath
C’est sous mes yeux ébahis que se déroule alors une scène surréaliste. Le chevalier causeur de trouble croit bon d’invoquer un duel entre gentilshommes. Oui, bien sûr. C’est qu’il me prend pour une imbécile en plus. Je doute sincèrement que le combat soit bien équilibré entre lui et le moustachu. Pire encore, voilà qu’il croit bon de me faire quelques leçons de morale. A ce moment précis, je ne sais guère comment réagir tant tout cela me semble invraisemblable. Je dois bien admettre que je n’étais pas préparée psychologiquement à ce qu’un chevalier mettre le bazard d’une part. Juste avant de me sortir un flot de stupidités sans nom d'autre part. « La différence, c’est que nous ne sommes pas sur un champ de bataille. Faites preuve de davantage de discernement ! » rétorqué-je. Je serre le poing. Furieuse au fond de moi. Moi, naïve ? Sans doute d’avoir pensé que tous les chevaliers étaient aussi classieux que Juliette. Il part un peu plus loin comme si de rien n'était. Nonchalamment. Appeler à profiter du spectacle après avoir manqué de le gâcher. La bonne blague ! Je le suis quelques secondes du regard avant de soupirer et lever les yeux au ciel. Ce n'est pas un mal qu'il prenne quelques distance. Bien. Au moins un incident de géré.
Je souris brièvement au moustachu quand il nous gratifie d’un signe de tête reconnaissant. Avant de repartir un peu plus loin. Prenant une profonde inspiration pour passer outre ces émotions fortes. Se battre le jour de la fête de l’Armistice. Je n’en reviens toujours pas… Je me mets en tête d’essayer de retrouver les parents des deux enfants pour présenter des excuses. Je brave la foule. Ralentie par quelques gens qui me saluent à mon passage. Je finis par me résigner. J’imagine qu’ils sont rentrés. Pauvres petits. Ils ne pourront finalement pas assister à toute la fête. Fête qui suit d’ailleurs son cours. Comme je l’avais demandé un peu plus tôt, la représentation de la troupe de cirque commence.
Je m’avance près de la scène pour mieux voir. Je croise au passage un homme seul que je ne reconnais pas. Habillé sobrement, mais non sans élégance. « Eh bien, cher monsieur, vous ne vous mêlez pas aux autres ? Il n’y a pas à être timide en ce jour. » lancé-je dans un sourire aimable. « Colette de Beaune, enchantée. » ajouté-je pour me présenter avant de porter mon regard sur la représentation. J’attrape au passage une coupette d’alcool à un serveur passant à proximité. La représentation relate la guerre puis la paix. Pleurant les morts, mais chantant les vivants. Une véritable ode à se relever et avancer. Toujours. Inévitablement vers l’avant. Ne pas oublier certes, mais savoir tourner la page. J’admire la jeune danseuse que je reconnais. Ambre. Je l’avais fait mander à mon dernier anniversaire pour une représentation.
Une fois le spectacle terminé, j’applaudis avec les autres. D’un signe de main, j’invite Ambre à nous rejoindre. « Splendide ! » lancé-je enjouée. Appelant d’un revers de main le serveur pour en prendre un verre et l’offrir à la jolie danseuse. « Vous étiez resplendissante. » Sourire. Je lève mon verre pour trinquer.
HRP : Si jamais je ne suis pas clair, c'est Ziven que Colette vient voir !
J'avais la tête qui tourne mais j'avais visiblement réussi à obtenir l'attention de quelqu'un. En levant la tête je pouvais voir un homme d'une taille défiant toute concurrence, les cheveux blancs et une barbe fournie
« Etes-vous un ange venu me chercher pour le paradis céleste ? »
Je murmurais, n'étant pas certain qu'il puisse m'entendre. Si le paradis était un endroit avec des hommes musclés cela m'allait parfaitement. De plus rejoindre mon frère... C'était une pensée positive dans un moment critique.
« Reste calme, je suis là. Ça va aller. »
C'était donc ça la voix d'un ange . Je pense que je pourrai m'y faire, elle était rassurante. Malheureusement la réalité me rattrape quand je sens que le gâteau et la coupe que j'ai bue remontent doucement mais dangereusement. Connerie, je veux pas vomir sur mon sauveur. Enfin, je ne suis pas sorti d'affaire pour autant. Je le voyais s'accroupir pour se porter à mon niveau, le regardant avec mes yeux vitreux et quasi inanimés. Il ne semblait pas y avoir de médecin malgré sa demande.
« Tu ne vas pas mourir. Si quelqu'un meurt aujourd'hui, ce sera considéré comme un acte de guerre. Personne ne veut rompre la paix si durement obtenue. Reste calme, d'accord ? Je suis à côté de toi. Tout le monde est trop préoccupé par le cirque. »
J'entendais des applaudissements au loin, la troupe de cirque faisait son petit numéro. Essayant de sourire pour lui répondre, je m'accrochais à son bras et MON DIEU QU'IL EST MUSCLÉ ! Je secouais ma tête, je devais me concentrer sur mon réel problème mais je ne voulais pas perdre mon sens de l'humour quelque peu douteux.
« Oh vous savez, j'ai frôlé la mort deux fois aujourd'hui donc une fois de plus, une fois de moins... Au moins je pourrais mourir en ayant vu un bel homme dans mes derniers instants. »
Avec un peu de chance, il me fera un beau baiser d'adieu.
Le poids de cette fête pesait lourd sur les épaules de la demoiselle. Elle aurait tant aimer partager cet instant avec son ami de toujours. Hélas, la guerre, dans son flot d'horreurs l'avait, lui aussi, emporté...
Elle ne savait pas trop ce qu'elle était venue faire à cette petite fête en l'honneur de ce moment historique. Elle aurait préféré rester dans son atelier à créer de nouveaux remèdes mais le sort en avait décidé autrement... Ou plutôt, son maître... En effet, Auguste lui avait proposé de l'accompagner afin qu'il l'a présente à ses collègues gradés. A ses mots, c'était l'occasion rêvée pour se faire connaitre !
Eyleen ne voulant pas le contredire, avait suivi sans broncher mais elle regrettait amèrement cette décision... Archibald avait croisé une vieille connaissance et lui avait demandé de patienter un peu, le temps qu' il ait la saluer. La demoiselle était donc restée plantée en plein milieu de l'assemblée depuis prêt d'une bonne demi heure, un peu comme figée dans l'attente, maugréant dans sa barde qu'elle avait mieux à faire.
La foule s’épaississait de minutes en minutes, il y avait beaucoup trop de gens, il y eut énormément de brouhaha et de colportages sur une histoire d'un gâteau. Bien vite, elle vit passer deux enfants mal en point, entendant qu'un chevalier avait fait de l'excès de zèle... Bien triste histoire. Elle s'était bien évidemment précipitée pour s'occuper d'eux, bien loin du spectacle qui avait pris place. Elle s'occupa des deux bambins comme elle le pouvait, avec le maigre moyen qu'elle avait sur elle et laissa rapidement sa place à un médecin qui était arrivé à sa hauteur.
Mais bien vite, une autre rumeur circula, quelqu'un avait besoin d'un médecin, elle se renseigna et finit par arriver devant un grand barbu qui tenait dans ses bras musclé un moustachu pâle comme un mort. Elle fit signe au bonhomme de l'accompagner, loin de la foule, elle allait examiner les symptômes...
Dans son mur de flammes, le Soleil s'était offusqué. Indignée par le comportement si puéril du brun qui s'était faufilé telle une petite fouine pour arriver à hauteur de son collègue chevalier. Ce type était donc réellement fou. Il bravait les dangers qu'elle avait pourtant essayé de lui faire éviter. C'était insensé. En réalité, elle ne savait pas si cet homme était complètement stupide ou s'il était courageux. Non. Tout cela n'était pas du courage, c'était de la provocation, de l'orgueil comme elle en avait rarement vu. Il ne se décomposait pas, il avait même pris la main du Pendu pour l'embrasser d'un geste soigné, lui demandant de ne pas abîmer son visage. L'on aurait presque pu croire à une mise en scène grotesque où la main d'un monstre pouvait se refermer à tout moment afin de briser la pauvre nuque qui était à sa portée. Hippolyte pensait réellement que cela allait arrivé. Cependant, le Pendu n'en fit rien, S'était-il un peu avisé? Avait-il réfléchi aux conséquences de ses actes? Certainement pas. Pourtant, il écouta une demoiselle intervenant sur un ton sec. Elle était venue sauver la situation qui tournait au désastre.
Pourtant, le chevalier des poisons garda son air supérieur et ne s'empêcha pas de retourner la situation à son avantage. Elle bouillonnait.
❝ Je vous remercie cependant, Soleil, pour cette édifiante démonstration de puissance. Je suis curieux de savoir combien de personnes ces flammes ont rongés jusqu'aux os. Vous avez parfaitement illustrer mes propos. ❞
Comment pouvait-il? Comment se permettait-il de dire de telle chose? Comment pouvait-elle être montrée en bête de foire de la sorte. Le brasier s'estompa peu à peu. Il ne fallait absolument pas qu'elle s'emporte. Il ne fallait absolument pas le laisser gagner avec cet air suffisant. C'était trop d'honneur que de lui montrer qu'elle était vexée. Elle serra son poing, détruisant la moindre flammèche qui voltigeait autour de sa personne. Pourtant, l'astre savait qu'il n'avait pas totalement tord. Sa chaleur en avait emporté plus d'un auprès de Ruchs et c'était cette réflexion qui lui faisait le plus de mal. Il devait jubiler. Et ça, ça la rongeait de l'intérieur. Il fallait qu'elle reste digne alors elle le laissa continuer, sans écouter son flot de paroles qu'il déversait pour culpabiliser la pauvre enfant qui était arrivée. Une fois qu'il eut finit, elle préféra repartir vers son poste qu'elle n'aurait jamais dû quitter. Elle n'avait rien à ajouter.
❝ Merci d'être intervenue. ❞ le chevalier fit un signe de tête pour répondre à ses remerciements mais elle ne sut dire mot, elle se dégoûtait. Ne me remercie pas. J'ai été complètement inutile.
Le spectacle commença donc dans ce calme qui était revenu grâce à la jeune noble. Hippolyte n'y porta pas beaucoup d'attention, trop perdue dans ses pensées, trop excédée par ce qu'il s'était passé. Elle avait l'impression de s'être donné en spectacle et ça lui était insupportable.
Pourquoi avait-il fallu qu'il écoute les dires de cet homme ? Jadhen ne pu s'empêcher de soupirer à la requête, la demande de celui qui le tenait en laisse. Il ne lui donnait pas une mission ni même un conseil mais il voulait le voir présent pour jeter un œil sur ce qui pouvait bien se dérouler ici. Au fond de lui, le dompteur de vent se mît à crier tel bambin à qui une sucette aurait été confisquée. Pourquoi moi se disait-il et pourtant il se devait de suivre et obéir s'il voulait pouvoir encore se promener sur ses terres en toute tranquillité.
Sur le point d'arriver il se figea une seconde, venant se pincer l'arrête du nez de ses doigts fins. Ils étaient nombreux, ceux comme lui ayant reçu cette malédiction dans le sang et la chair. Regard vers les cieux. « Quelqu'un m'en veut je crois, ce n'est pas possible autrement... » L'homme alla jusqu'à lever son bras vers le ciel, usant d'un faciès bien trop dramatique pour si peu. Les regards des passants se firent immédiat et Jadhen se contenta d'un sourire énigmatique. Au loin la foule était massive et il était temps de se lancer dans la gueule du loup.
Tant bien que mal il se faufila parmi les présents, il n'avait qu'à se laisser aller et suivre son instinct. Autour de lui les gens semblaient aux anges, le spectacle offert était un vrai succès. De la joie, des discussions, le peuple était bien loin de la guerre à présent alors pourquoi son corps avait toujours ce besoin étrange... Il secoua la tête pour se sortir de cette pensée puis déposa son attention sur des individus mal en point. « Hm qu'est-ce qui se passe ici ? » Il s'avança vers le Soleil, celle-ci dans sa vision. « Dis ils ne vont pas mourir ? » Regard enfantin.
Comme toute la troupe une fois la soirée commencer nous étions relâchés et pouvions faire ce qui nous chantait tant qu'on se présente pour notre spectacle. J'étais habillé tout aussi légèrement que mes comparses danseurs dont Ambre, bien que je portais quelques bijoux et breloques en plus. Cependant je ne suis pas rester avec elle bien longtemps, après tout, nous nous voyions tous les jours alors, tant qu'on le peut, nous accourions aux nouvelles rencontres. Il semblerait qu'un chevalier de l'Ordre ait accaparer son attention. Bête qui se montre en de très rares occasions. Sauf durant cette armistice comme celle-ci où on fêtait un an sans qu'une goûte de sang ne coule... Célébration? J'appel cela plutôt une tragédie oui! Si la troupe savait que j'étais soldat, ils ne connaissaient pas ma sanglante réputation et je préfère que cela reste ainsi aussi longtemps que je le peux.
Pour ma part, je me baladais parmi les convives. Aussitôt un serveur s'enquit pour me tendre un verre de vin. Comment refuser? J'adore le vin! S'il y a bien une autre chose que la guerre et le sexe que j'aime, l'alcool se situe tout de suite après. J'ai une forte préférence pour le vin d'ailleurs! Puis comment ne pas aimer le vin? Il comporte des similitudes au liquide de rubis qui me faisait tant rêver, en moins dense et opaque, toutefois, sans le goût métallique, faisant place à un pur délice. Il m'enchantait bien plus que le gâteau qui se tenait là-bas. C'est peu après que j'ai eut du mal à faire un pas de plus sans que mes confrères d'armes venait me saluer, parlant platement en quoi nous nous étions tous reconvertis. Certains furent, surpris par mon changement de vocation drastiques, d'autres me disait que ça me sied, (probablement ceux qui m'ont encourager à m’enrôler dans la troupe alors qu'ils étaient tous saouls) comparant que mes combats ressemblaient à de la danse et vice-versa. Je souriais et riais bêtement avec eux bien que la conversation m'ennuyais terriblement.
Pas pour longtemps! Un homme avait crier outrage contre un cuisinier qui semblait couiner suppléant de l'épargner. Un autre chevaleresque personnage rose s'interposa. Merveilleux! Avant même que la fête bat son plein, il y avait déjà quelqu'un qui s'était entêter de brisé cette paix aussi fragile qu'un fil d’araignée. Aussitôt le mot "poison" fut prononcer que des murmures de paniques, de rage se font entendre tout autour de moi parmi la foule! « Est-ce que la guerre va éclater après un an? » ou encore « Du poison?! Que je le retrouve et je vais égorger ces Anthipriens! » des murmures qui me firent étirer un rictus machiavélique à l'intérieur de mon être. Mon cœur battait excité à savoir si ça dégénérait suffisamment pour répéter ce chaos! Quoi que du poison? Ça n'aurait pas été mon arme de choix... Le plus souvent, il est très peu sanglant. Il n'empêche que je n'avais pas à me plaindre si une dispute s'éclatait pour une histoire de poison!
Oh? Que vois-je? Un courageux ou stupide citoyen accourant à la défense du cuisinier et lançant de la crème chantilly sur cet imbécile de chevalier. Je ne pus retenir de lâcher un « Oh » Impressionné par son audace! Et qu'elle audace c'était! Il n'a été dans ma vu qu'un bref moment et j'étais en admiration instantané! Non seulement, il est audacieux, mais je ne peux nier qu'il est bel homme et je percevais une ombre qui l'accompagnait... Similaire à la mienne, mais elle était libre et non en cage... Il faudra que j'aille le salué! C'était un devoir que je me donnais! Puis la scène se poursuit avec le Jugement qui voulait calmer les choses avant que l'Ermite ne tombe dans le gâteau pour se faire humilier par des enfants. Moi et mes camarades ont ricanait un peu. Eux attendrit par les enfants, et moi je me délectais de cette humiliation. Ensuite, il y avait le Pendu. Qui étalait un discours se croyant supérieur et plus malin que quiconque...
Je resserrais ma poigne sur mon verre retenant ma haine montante. Il était détestable! Parmi tous ces idiots, il était celui que je méprisais le plus en ce moment... Surtout avec un discours pareil! Pourquoi?! Simplement parce qu'il affirme que c'est grâce à leurs cruel actions qu'on en est là! Si leur geste était réellement "cruels" on en serait encore à guerroyer entre nos plutôt que de festoyer! Ou mieux! Ils auraient dû ne rien faire! Ils auraient du mourir dans l'ombre et ne jamais voir le jour! Ainsi, je serais encore là dehors! Merci à la chef de la patrie de le faire taire avec justesse et sècheresse! Une vraie tigresse ~ Je l'aime déjà ~
J'entendis d'autres murmures, ceux qui priaient pour que le cirque sauve la situation puisque ces incompétents de Chevaliers de l'Ordre ont fait un travail drôlement bâcler pour des soit disant gardiens de la paix! Quel ironie! Si je le pouvais, j'éclaterais de rire à gorge déployer. Mes ex-compagnons d'armes ont entendu l'appel de ma troupe et me tapotait l'épaule me souhaitant bonne chance. Je vida mon verre cul sec et confia le contenant à l'un d'entre eux. On auraient presque dit qu'ils avaient hâte de me voir à l'oeuvre. Où étaient-ils simplement curieux? Qu'importe!
Je montais sur scène portant moi aussi une cape, tête baissée, mes main liées d'un fils rouge. Le fils rouge du destin! Au moment importun je tombe avec Ambre laissant les acrobates et les comédiens faire leur travail. À notre tour, nous nous étions lever au moment où notre meneur de piste nous appelait par une certaine phrase de sa narration. Ambre s'est élever la première et aux coups de tambours les autres danseurs et moi-même nous étions élevés. Au début, nous suivons une seule et même chorégraphie, jusqu'à ce qu'on parte en couple à tour de rôle en canon. Je dansais avec Ambre, elle était une bonne partenaire même si je ne lui avais jamais vraiment parler de façon plus intime qu'un "bonjour", "comment vas-tu" et "aurevoir". Elle était très belle ne me méprenez pas, juste qu'en ce moment elle ne m'intéressait pas... Pas encore. Si elle, elle dansait exprimant l'amour, la crainte, la perte d'un être cher, je la complétais avec le désespoir, la rage et la souffrance. Bien que nous avions terminé sur les notes de la fin du deuil et la victoire pour les années de sérénités à venir. Je me laissais moi-même si bien emporter par la musique que je ne put que donner mon meilleur de moi-même et me faire perler quelques goûte de sueur à l'effort et sous la chaleur des projecteurs alors qu'on nous applaudissait chaudement pour le divertissement.
Malgré notre travail, j'étais déçu... Cet épiphanie que l'Ordre avait créer j'aurais aimer qu'elle dure, mais nous l'avions éteins. Pour me consoler, je me dis qu'on a put ainsi prouver à ces prétendus "Preux chevaliers" qu'ils étaient inutiles si pas un embarras pour la paix qu'ils nous ont donner en cadeau! Cadeau empoisonné pour ma part. En descendant de la scène je me fis accueillir par les accolades de mes bons amis de tout à l'heure. Suivit de la douche d'applaudissements, vint la douche de doux compliments. Compliments flatteurs, intriguant, mais je les acceptais tous. On m'a aussi gracier d'un second verre de vin. Ce qu'ils me connaissaient bien! Certains avec les larmes aux yeux encore sous l'émoi de ma performance. Un autre qui s'est un peu trop projeté dans ma danse, il est vrai qu'après tout, lui aussi, tout comme moi, il avait perdu un être cher en revenant de la guerre; sa fiancé. Certains me posais des questions sur ma partenaire, j'évadais leurs questions avec brio, pas pour protéger la demoiselle, mais j'étais un peu plus pressé de voir une mystérieux sir moustachu. Qui maintenant que j'y penses me semblait familier... Hmm... Difficile encore d'y mettre le doigt dessus... Je l'ai probablement croisé dans une taverne qui sait?
Je pus enfin prendre congé prétextant d'aller aux toilettes pour enfin être aux côtés de mon ami mourant. Même le chevalier de la tempérance s'inquiétait si jamais le pauvre homme devait nous quitter ce soir. Adorable vraiment ~ *Rires* Je lui souriais m'avançant pour me présenter faisant une gracieuse révérence.
« On pourrait me dire que le moment est mal choisi, mais je trouve au'au contraire c'est le bon moment! Si votre heure est venue, sachez sir que je salue votre audace de toute à l'heure. D'un artiste à un autre vous aviez bien performer ~
Terminais-je sur mon doux et charmant sourire. Un sourire laissant transparaître une légère menace toute fois pour les plus perspicaces. Dans mon regard qu'on pouvait lire "Vous avez tout intérêt à survivre! Je n'en ai pas fini avec vous!" Je le regardais toujours sirotant mon verre de vin. Attendant qu'un médecin vienne oser pointer le bout de son nez. S'il arrivait un jour, j'aurais rapidement dégager le plancher pour le laisser travailler. Je n'aurais dans ce cas qu'à me trouver une autre occupation durant cette soirée barbante...
[HRP:: Pardonnez moi pour le pavé il y avait tant de choses à couvrir @.@]
Leonnes, son partenaire pour le couple formé lors de la cinquième et dernière partie de la représentation. Cela ne fait que huit mois qu'il est dans la troupe, pourtant, il a réussi à se faire accepter assez vite. Chose peu étonnante. Cet homme a du talent, bien que paraissant trop brute aux premiers abords. Venant d'un ancien soldat n'ayant jamais fait de danse, quoi de plus naturel. Toutefois, cette force donne un charme certain, contrastant avec la douceur se dégageant des pas de la demoiselle. D'une certaine manière, et le maître de piste a raison, les deux trentenaires se complètent assez.
La dernière révérence sonne la fin de la représentation. Chacun a bien travaillé. Pourtant, il y a toujours à perfectionner. Pour Ambre, la travailleuse, c'est le cas. Elle a peut-être captivé la foule, mais ses pas se sont parfois fait timides, maladroits. Des erreurs minimes, mais bel et bien présent pour celle d'Esram. Plus tard, elle retournera s’entraîner sur le sable chaud de Zandor.
Dans l'immédiat, Ambre reçoit les applaudissements avec joie. Quittant la scène, son regard se pose sur la maîtresse des lieux. Cette dame qui l'invite à la rejoindre, elle et un homme. La danseuse approche donc, acceptant le verre avec un sourire certes fatigué, mais resplendissant.
- Je vous remercie madame de Beaune.
Elle sort en trinquant avec le duo. Encore une fois, elle n'ose pas l'appeler par son prénom. Ambre n'est qu'une simple danseuse voilà tout, même si elle a déjà offert ses services lors de son anniversaire. L'homme à ses côtés, elle ne le connaît pas, du moins pas réellement. Car il s'avère être un habitant d'Esram, tout comme elle. Alors, après avoir bu une gorgée du précieux liquide, Ambre tourne son regard vers le cartographe.
- Bien le bonjour. Je me présente, Ambre Beo'ke. Danseuse comme vous avez pu le remarquer. Encore une fois, merci beaucoup pour les compliments. Mes comparses et moi avons tenté de donner le meilleur de nous-même afin de vous divertir un maximum.
Avec retard, l’Empereur posa enfin pied à la fête. À son bras, la séduisante Impératrice, plus charmante que jamais. Évidemment, tous deux étaient bien vêtus; caprices de la demoiselle. Si ce n’était que de lui, le jeune homme se serait présenté en armure, prêt à tout éventualité. Jamais trop prudent. Cette fête célébrait peut-être l’armistice, mais c’était l’occasion rêvée pour tous ses opposants de se manifester et d’y semer la terreur. Synonyme de déclaration de guerre, certains préféraient cette époque non si lointaine.
Theron fut obligé d’abandonner sa longue épée l’espace d’une soirée. Il s’équipa toutefois d’une simple épée à sa taille, question de ne pas s’y présenter sans défense. Il était un guerrier, non pas un noble diplomate, malgré son apparence distinguée de ce soir. Semblant à un uniforme militaire d’apparat, sa tenue se composait d’une veste noire ornée d’épaulettes, de brandebourgs et de boutons dorés. Un large ruban rouge écarlate se déposait sur son épaule gauche, finissant dans nœud soigné au niveau de sa hanche droite. Le tout avec un simple pantalon noir et une paire de chaussure vernis. Sa jumelle avait pris soin de coiffer sa sombre chevelure. Ainsi, il ressemblait presque à son père. Ce genre de soirée ne lui plaisait guère, mais un ordre restait un ordre. De plus, sa sœur, elle, semblait se réjouir de l'événement. Contrairement à lui, elle y vit l’occasion de s’amuser un peu. D’une voix calme, il lui fit doux sermon sur la raison de leur présence.
D’une oreille indiscrète, il surprit une discussion de mégères peu glorieuse au sujet de son Ordre et de ses compagnons. Il n’avait été témoin de la chose, mais il savait que le Caporal serait loin d’apprécier ces quelques rumeurs. Ses yeux se posèrent sur une femme; le Jugement plus précisément. Au premier regard, elle lui paraissait informée de la situation. Il s’approcha donc et l’interpella d’un ton neutre, presque froid, les mains jointes derrière le dos.
- La fête ne fait que commencer et pourtant, les rumeurs circulent vite au sujet de l’Ordre. Il me semble que c’est aux membres du cirque à se donner en spectacle ce soir, non pas aux Chevaliers. Je doute fortement que le Caporal s’en réjouisse.
Le pauvre avait l'air si désorienté et malade qu'il croyait que j'étais un ange – j'aurais pu, à vrai dire, mais pas aujourd'hui. J'étais surtout un homme qui venait au secours d'un autre qui était dans un état déplorable. Je regardais aux alentours si quelqu'un arrivait, mais toujours négatif pour le moment. Il relève la tête et a presque l'air décontenancé de voir ce que j'étais. Non, c'est vrai, je ne ressemble pas au type lambda du coin. Mais ce n'était pas vraiment le moment de se soucier de cas – ce qui était le cas pour lui. Jusqu'à ce qu'il parle. Ça m'aurait fait rire en temps normal, mais la situation ne le permet pas vraiment. « Ce n'est pas le moment. Je suis sûr que quelqu'un va arriver. Gardez vos forces. » J'entreprends de le soulever – ce que je fais, d'ailleurs, sans aucun mal –, essayant de me faire remarquer un peu plus. Au final, quelqu'un arrive. C'était bien ce que j'attendais.
Quand elle me fait signe de m'écarter de la foule, je la suis et je tiens bien dans mes bras ce bonhomme qui a dû en voir des vertes et des pas mûres au fur et à mesure de cette journée. Je finis par le poser un peu plus loin, doucement. « À vrai dire, je n'en sais que trop rien. Il n'est pas dans son assiette, c'est sûr, il m'a même prit pour un ange. Peut-être est-ce dû aux consommations proposées sur place. Qui oserait faire un acte pareil ce jour de fête ? » Je hausse les épaules. Je pose mon instrument à côté de moi, histoire de ne pas être gêné, et j'aide cette femme dans sa tâche. Il faudrait au moins que je lui demande son nom, puis ce qu'il ressent. Je viens lui prendre la main, voir s'il a toujours du répondant. « Comment vous appelez vous, d'où venez vous ? Êtes vous également en mesure d'aider cette jeune femme en disant ce que vous ressentez ? »
La réponse était si loin et si proche à la fois. Dans l'état qu'il était, c'était difficile de dire qu'il allait s'en sortir sans séquelles. Mais les miracles existent partout.
au loin, l'agitation des masses. un remue-ménage qui lui semblait tout aussi bruyant et désagréable que le raffut d'une centaine de chèvres regroupées dans une même grange. l'odeur des déjections en moins, heureusement - salome retroussa sa lippe, plissa ses grands yeux dans une moue qui laissait transparaître un subtil mélange de dégoût et d'amusement. elle n'avait que faire de la plèbe, lasse ces jours de devoir se plier à un quelconque jeu de bienséance relationnelle, ainsi restait-elle en retrait, sans se départir pour autant d'une certaine curiosité à l'égard de tout ce tintamarre. de fait, si tout le monde était ici pour fêter l'armistice, elle-même buvait son verre à la santé de prior, à l'anniversaire de sa mort, sans trouver de réconfort dans l'idée de cette paix salvatrice.
le verre claqua sur la surface polie de la table où elle était assise. l'atmosphère avait subtilement prit un autre chemin et ses sens entraînés lui intimaient dans un murmure de ne pas trop tarder ici. une odeur acide avait pris place dans l'atmosphère ; elle dissimula son visage derrière un tissus léger. respiration ralentie. habile comme une couleuvre, elle se glissa au centre de l'agitation et pu observer d'un oeil moqueur le spectacle quelque peu lamentable que lui offrait les gens entassés. des murmures qu'elle prit soin d'écouter venaient de toute part. chevaliers. ordre. moustache. ... moustache ? problème. malade. jeune fille. empoisonné.
à ce dernier mot, elle esquissa le début d'un sourire. l'une des pivoine accrochée dans ses cheveux glissa à terre. derrière sa voilette, elle prit un air contrit et se mit à discuter avec sa voisine, cherchant à obtenir un résumé plus concret de la situation. un voix rocailleuse - réminiscence - résonna dans sa tête.
« n'oublie jamais d'écouter le murmure de la foule, qui sait quelles informations tu pourras y trouver. »
